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Poutine veut sortir l'Ukraine de "la carte des Etats", Zelensky menacé, selon Le Drian

Le président russe Vladimir Poutine est un "semeur de guerre" qui veut sortir l'Ukraine de "la carte des États", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, ajoutant que la "sécurité" du président ukrainien Volodymyr Zelensky était menacée par l'offensive russe.

"La guerre est totale. Le président Poutine a choisi la guerre, il a choisi une offensive massive, il a choisi de sortir l'Ukraine de la carte des États", a affirmé Jean-Yves Le Drian sur la radio France Inter.

"L'affaire du Donbass n'était qu'un prétexte. Ce que voulait Poutine, c'est la soumission de l'Ukraine et il poursuivra apparemment jusqu'au bout son offensive", a-t-il ajouté en référence à la région séparatiste prorusse de l'est de l'Ukraine que le maître du Kremlin affirme par cette offensive vouloir protéger.

Parmi ses objectifs de guerre, Vladimir Poutine a fixé une "dénazification" de l'Ukraine et dénoncé la "junte" au pouvoir à Kiev, suggérant clairement ainsi sa volonté de renverser le président Volodymyr Zelensky, élu en 2019.

"La sécurité du président Zelensky est un élément central de ce qu'il se passe maintenant", a souligné le ministre français des Affaires étrangères.

"Nous sommes en situation de pouvoir l'aider si nécessaire (...) Nous prendrons les dispositions qu'il convient de prendre", a-t-il ajouté en refusant toutefois de dire si cette aide pouvait passer par une exfiltration.

"Vladimir Poutine est un semeur de guerre" et l'offensive russe en cours en Ukraine pourrait aussi s'étendre à la Moldavie et la Géorgie, a relevé le chef de la diplomatie française.

"Nous sommes inquiets sur la suite", a souligné Jean-Yves Le Drian, qui était interrogé sur le cas de la Moldavie et de la Géorgie.

Ces deux ex-républiques soviétiques comportent toutes deux des territoires séparatistes totalement tournés vers Moscou. Celui de Transdniestrie, en Moldavie, comporte une base militaire proche de la ville ukrainienne d'Odessa.

"Le président Poutine réinvente l'histoire. Il veut recréer un empire, affirmer par tous les moyens sa puissance, il est dans une forme de dérive", a poursuivi Jean-Yves Le Drian.

"C'est une nouvelle donne. Ce n'est plus la même chose que la Guerre froide parce que (durant) la Guerre froide, il n'y avait pas la guerre", a-t-il lancé. "La nouveauté c'est que c'est la guerre au cœur de l'Europe", a-t-il ajouté.

La responsabilité de la Russie sera engagée s'il se passe quoi que ce soit sur le site de la centrale de Tchernobyl, à l'origine du pire accident nucléaire de l'histoire en 1986 et dont l'armée russe a pris le contrôle jeudi selon Kiev, a par ailleurs souligné le chef de la diplomatie française.

L'Agence internationale de l'énergie atomique suit "d'extrêmement près la situation à Tchernobyl" depuis l'accident, a-t-il dit.

"Si d'aventure ces sécurités ne marchaient pas, alors la Russie prendra toute sa responsabilité et sera considérée par tous comme coupable d'avoir été négligente sur un aspect essentiel de la sécurité de l'ensemble de l'Europe ", a-t-il dit.

L'invasion russe en Ukraine ne doit pas donner des idées à la Chine concernant l'île de Taïwan, a-t-il également martelé en substance. "L'ensemble du monde occidental est tout à fait déterminé à éviter une dérive de ce côté- là", a pointé Jean-Yves Le Drian.

"Nous affirmons régulièrement le fait que nous, il n'y a qu'une seule Chine. Mais le fait d'affirmer qu'il n'y a qu'une seule Chine ne signifie pas l'autorisation d'agression contre Taïwan", a-t-il lancé.

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