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Près d'Ajaccio, premières vaccinations de nuit anti-Covid

En Corse, après un dîner en famille ou une journée de travail, ils ont choisi de se faire vacciner contre le Covid dans la nuit, en périphérie d'Ajaccio, dans le premier centre de France opérant 24 heures sur 24.

A Sarrola-Carcopino, dans une petite zone commerciale à moins de 10 kilomètres du centre d'Ajaccio, cinq amis jouent aux cartes dans l'unique café ouvert en ce samedi soir. Mais un autre établissement s'apprête lui à garder ses portes ouvertes toute la nuit: un centre de vaccination fraîchement installé dans les locaux de SOS Médecins.

"C'est le fait que ça soit de nuit qui m'a décidé. Je me suis dit +allez!+", confie à l'AFP Sabri Paoletti, 34 ans, chauffeur pour une grande entreprise de livraison de plats cuisinés, arrivé à 22H, sans rendez-vous, pour recevoir sa première dose.

En cette première nuit, l'affluence est limitée: six personnes se sont présentées entre 21H00 et minuit, a constaté une journaliste de l'AFP. Le cabinet infirmier voisin, centre de tests, n'a, lui, pas désempli jusqu'à sa fermeture à 22H00.

"Ce sont ceux qui sortent et qui ne sont pas vaccinés" qui se font tester, glisse Vannina Peretti, l'infirmière du centre de vaccination.

Comme Océane Mazoyon, 23 ans, conseillère client chez un concessionnaire automobile, qui explique faire un test pour pouvoir se rendre dimanche "à un escape game avec des amis". "Il faut le pass et je ne suis pas vaccinée", précise-t-elle, assurant "ne pas avoir confiance" dans le vaccin.

Avec ce nouveau lieu de vaccination opérant 24 heures sur 24 les lundi, mercredi et samedi pendant cinq semaines, l'Agence régionale de santé (ARS) espère toutefois "accélérer la campagne de rappel vaccinal". La Corse est aujourd'hui la région la moins vaccinée de France métropolitaine.

Au 2 janvier, 73,7% des plus de 12 ans avaient un schéma complet de vaccination dans l'île contre 89,8% en France métropolitaine, selon l'ARS.

- "Lanterne rouge" -

"Nous sommes la lanterne rouge", regrette Alexandre Sarrola, maire de Sarrola-Carcopino, qui a soutenu l'ouverture du centre pour "permettre à toutes les tranches de population de pouvoir être vaccinées à tout moment de la journée et de la nuit".

Pour Sabri Paoletti, ces horaires nocturnes sont "bien arrangeants": "Je ne suis pas du tout antivax, je ne l'ai pas fait jusqu'à maintenant parce que j'avais un peu de fainéantise mais bon, comme tout va passer par le pass, il fallait y passer".

"Des gens travaillent en décalé, on est dans le semi-rural, beaucoup partent tôt le matin pour travailler, nous, à SOS Médecins, on soigne les gens 24H/24 donc on s'est dit pourquoi pas proposer une vaccination 24H/24", explique à l'AFP le Dr Camille Sciarli, 36 ans, l'une des deux médecins à tenir le centre samedi avec une infirmière et une coordinatrice.

Chloé Crouzet, coiffeuse de 22 ans, arrive, stressée, pour sa troisième dose. Elle est venue à 22H30 en se disant "qu'il n'y allait pas avoir foule" et qu'elle n'avait "rien à faire après, à part dormir".

Peu après minuit, un couple se présente pour une troisième dose: "C'est ma mère qui m'a bassiné tout le repas", confie Marvin Goreeba, 26 ans, agent immobilier qui s'est arrêté au retour d'un dîner chez ses parents.

"Beaucoup de personnes sont malades et mon grand-père en est décédé, franchement il faut se faire vacciner donc je le fais", assure à l'AFP sa compagne, Eva Relancio, notaire stagiaire de 24 ans. Elle trouve "génial" ces horaires décalés permettant "de le faire sur un coup de tête".

Pour le Dr Andrea Pittilloni, 32 ans, seconde médecin du centre, le bilan de la journée est honorable avec "120 vaccinés depuis 8H00 ce matin, dont une dizaine de primo-vaccinés". L'ARS y espère "au minimum 1.000 vaccinations chaque semaine". "On a touché des jeunes ce soir", se félicite Antoine Ottavi, président de SOS Médecins Ajaccio.

Au total, 349 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et dans les Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad) à travers cette île de 340.000 habitants, selon le dernier bilan de l'ARS jeudi.

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