À Anderlecht, plusieurs fusillades ont eu lieues ces derniers jour. Un homme de 31 ans a été abattu de 17 balles de Kalachnikov la nuit de mercredi à jeudi. Nous avons rencontré la nouvelle commissaire nationale aux drogues, Ine Van Wymersch. Pour elle, il n'y a aucun doute, notre capitale serait gangrenée par les mafias de la drogue.
Les images de la dernière fusillade à Anderlecht sont dignes d’une zone de guerre. Pourtant, elles sont filmées dans un quartier commercial de la capitale européenne.
Depuis quelques années, un trafic de drogue extrêmement lucratif attise la violence et les rivalités. "Le territoire bruxellois est fortement disputé entre les clans de mafias. Un mètre carré vaut très cher. C'est ici que la drogue est diffusée parmi les consommateurs et dans le reste de l'Europe. Il y a beaucoup d'argent à gagner ici", nous explique Ine Van Wymersch, la nouvelle commissaire nationale aux drogues.
Depuis le début de l’année, on compte 9 morts liés au milieu de la drogue à Bruxelles. Un chiffre qui ne reprend pas les incidents violents sans décès. À l’origine de cette brutalité : des conflits entre bandes rivales bien connues des autorités. "Sur le territoire bruxellois, nous constatons la présence des mafias albanaises, avec des liens avec l'Italie et aussi la France, mais également des bandes de la mafia marocaine qui s’occupe plutôt du cannabis", détaille la commissaire.
On va récupérer l’argent auprès des criminels
Le commissariat national drogue existe depuis à peine 5 mois et l’un de ses projets phare, pour lutter contre les narcotrafiquants, est la création d’un "fonds drogue" issu des saisies de la police : "On va récupérer l’argent auprès des criminels et l'injecter, d'un côté, dans l'approche répressive, et d'un autre côté, dans les projets de santé publique", précise Ine Van Wymersch.
En Belgique les principales drogues en circulation sont la cocaïne, le haschisch et le cannabis. Les saisies peuvent parfois représenter des dizaines de milliers d’euros.