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"C'est horrible, quand tu penses que ça fait des mois qu'ils dorment comme ça": Catherine a passé la nuit sous tente aux côtés des demandeurs d'asile

Associations, citoyens et habitants du quartier du Petit Château à Bruxelles ont passé la nuit dans la rue aux côtés des demandeurs d’asile cette nuit, sous des tentes, comme les réfugiés qui dorment dehors dans des conditions indignes. Le but de cette action ? Dénoncer l’inertie du gouvernement dans cette crise de l’accueil.

"La nuit ne s'est pas bien passée, mais je m'attendais à ça qu'on ne dorme pas trop", confie Catherine, une habitante du quartier qui a dormi sous tente aux côtés de demandeurs d'asil. "C'est dingue le bruit, on est à côté de la petite ceinture, le tram passe jusque minuit passé et puis vers 2h, j'ai commencé à dormir un peu mais vers 5h, il y a des jeunes qui sont venus discuter pour savoir où ils allaient continuer leur soirée donc ça m'a réveillé... Un peu plus tard, le tram a recommencé à rouler. Le bruit, c'est horrible. Quand tu penses à eux, que ça fait des mois qu'ils dorment comme ça, ils doivent vraiment être crevés. C'est horrible."

La nuit n'a donc pas été bonne pour Catherine, et pourtant, les températures n'ont pas été si froides. "Il faisait doux, 5 degrés. La semaine dernière, je crois qu'il faisait -5 donc ça fait 10 degrés de différence. C'est quand même beaucoup. Le froid, ça a été. Et je pense qu'on a du meilleur matériel qu'eux. Mais je pense à eux pour la semaine prochaine... Les pauvres, il va faire froid", poursuit cette habitante. 

Tariq a vécu la même chose il y a quelques années. Il est arrivé en Belgique en 2015, quand il avait 15 ans. "Mais je suis directement allé en centre d'accueil. Maintenant, il y a des gens qui arrivent et ils ont plus de 18 ans donc ils n'auront pas de centre. Je connais des gens qui pendant 5 ou 6 mois n'ont pas eu de centre. Je connais aussi des personnes qui dorment ici, ils avaient travaillé avec l'armée belge en Afghanistan. Quand ils sont arrivés en Belgique, malheureusement, il n'y a même pas une place dans des centres", dit-il.

Pour lui aussi, la nuit a été compliquée. "Je pensais que c'était facile de dormir ici, mais j'ai mal au dos, vraiment. Il y avait trop de bruits, la police est passée. Il y avait des cris, beaucoup de musique, de la pluie, du vent... Je n'ai même pas dormi une heure. C'était vraiment difficile, je ne m'imaginais pas ça. Mais ce n'est qu'une nuit, il y a des gens, ils dorment ici depuis 6 mois."

 

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