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Suite à l’inculpation et à la mise en détention provisoire du conducteur impliqué dans la mort de Fabian, les syndicats de police se disent stupéfaits, tout en reconnaissant la gravité de la situation
C’est un drame qui est encore dans toutes les têtes. Il y a un peu plus d’une semaine, Fabian, 11 ans, perdait la vie après une course-poursuite avec un policier.
Depuis, le policier qui conduisait le véhicule a été placé en détention provisoire. François-Xavier Cornet, délégué syndical et toujours membre opérationnel de la police, explique comprendre la gravité de la situation. « C’est très dur. Comment imaginer un accident de la route ? Comment imaginer de pouvoir avoir recours même à la contrainte si on pense à un policier qui doit tirer sur un être humain ? Nous sommes confrontés à des êtres humains. Il faut que la population se rende compte que nous ne sommes que des êtres humains, parmi d’autres êtres humains, et que nous ne sommes pas suffisamment préparés ».
Le conducteur a 26 ans et est titulaire de son permis de conduire depuis 2023. Il s’agit donc d’un jeune policier et d’un jeune conducteur. Nous avons demandé l’opinion d’un agent expérimenté, qui explique : « Moi, je n’aurais pas engagé ce genre de poursuites, sachant les conséquences que ça peut avoir. Maintenant, le collègue en question est peut-être trop jeune pour encore apprécier la dangerosité de la situation. Ce n’est pas facile. C’est un collègue qui vient de sortir de l’académie il y a quelques années, je pense qu’il y a deux ou trois ans au maximum, et qui n’est pas encore affecté par rapport aux situations de terrain ».
Suite à l’inculpation du policier et à son placement en détention sous bracelet électronique, les syndicats ont fait part de leur incompréhension. « Des sentiments de colère, d’injustice, d’incompréhension. Ils ne comprennent pas pourquoi il y a eu ce mandat d’arrêt délivré. Et même si ce mandat d’arrêt, c’est un bracelet électronique, ils ne comprennent pas la justification de l’atteinte à la sécurité publique que pourrait provoquer ce collègue arrêté aujourd’hui », rajoute François-Xavier Cornet.
Ce matin, le procureur du roi de Bruxelles a rappelé qu’il ne faisait pas le procès de la police dans sa globalité et qu’il se tient fermement aux côtés des forces de l’ordre.
Trois rassemblements attendus vendredi place Poelaert à Bruxelles
Trois rassemblements distincts sont attendus vendredi place Poelaert à Bruxelles, devant le palais de justice. D’un côté, les collègues du policier inculpé dans l’affaire de la course-poursuite mortelle à Ganshoren manifesteront leur soutien. De l’autre, deux actions citoyennes sont prévues : l’une en mémoire de Fabian, l’enfant décédé, l’autre pour Sourour Abouda, morte en 2023 dans un commissariat de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles.
Le rassemblement policier est une action « spontanée » prévue à 13h00, lancée par les collègues du jeune agent de 26 ans inculpé pour entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort, et passible de 20 à 30 ans de prison. Il a été placé en détention provisoire à domicile. « Nous sommes offusqués par cette privation de liberté », a réagi Carlo Medo (SNPS). « Nous sommes conscients de la gravité des faits, mais c’est un choc pour tout le corps policier ». En parallèle, un rassemblement citoyen en hommage à Fabian est mis en place. Sans plus d’informations pour le moment.
Le troisième rassemblement, prévu à 08h30 et organisé de longue date par le Comité Justice pour Sourour, coïncide avec la comparution devant la chambre du conseil dans ce dossier. Sourour Abouda, 46 ans, est décédée dans une cellule de la police, deux heures après son arrestation. Une enquête, ouverte à la demande de la famille, a écarté la thèse du suicide. Le parquet estime que la zone de police pourrait être responsable d’un homicide involontaire et la chambre du conseil décidera vendredi d’un éventuel renvoi en correctionnelle.
Au départ, les policiers souhaitaient se rassembler à la même heure que les soutiens de Sourour Abouda, mais ils n’étaient pas au courant de la tenue de cette manifestation. Dès qu’ils ont été mis au courant, ils ont déplacé leur rassemblement.


















