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Lundi dernier, Fabian, 11 ans, a été percuté par un véhicule de police dans le parc Elisabeth. L’homme qui conduisait a été entendu. Le parquet a donné une conférence de presse ce mercredi matin.
EN DEUX MOTS :
- Un policier a été placé sous bracelet électronique après avoir percuté mortellement le jeune Fabian en trottinette lors d’une course-poursuite à Ganshoren.
- Trois enquêtes sont en cours, dont une sur la conformité de la trottinette ; les premiers éléments contredisent la version des policiers.
- Le véhicule roulait sans sirène ni gyrophare dans un parc interdit aux voitures ; le policier est inculpé pour entrave ayant entraîné la mort.
Une semaine après le tragique accident, l’enquête se poursuit sur les circonstances du décès du petit Fabian, percuté par un véhicule de police alors qu’il était en trottinette.
On apprend ce mercredi matin, selon des informations de nos confrères de Het Laatste Nieuws, que l’homme qui conduisait le véhicule de police lors de la course course-poursuite dans le parc Elisabeth de Ganshoren lundi dernier a été placé en détention provisoire. Il porte actuellement un bracelet électronique.
Ce vendredi, la chambre du conseil décidera de son maintien en détention.
Des détails glaçants révélés
Une conférence de presse est en cours ce mercredi matin. Julien Moinil, le procureur du Roi à Bruxelles indique que trois enquêtes sont en cours dans l’affaire Fabian. Une première « à propos du décès de Fabian, la plus importante. Une seconde à propos de la marque de trottinette qu’utilisait Fabian » tout en précisant que c’est « une marque chinoise ». Des recherches sont en cours « à propos des conditions de vente, de la conformité ».
Ce sont des faits dramatiques
On apprend au cours de la conférence de presse qu’il est « rapidement apparu des contradictions entre ce qui était indiqué par les policiers intervenants et les éléments objectifs du dossier ». Les GSM desdits policiers ont été saisis et sont en cours d’analyse.
Aussi, il est « très clair qu’il y a eu une course-poursuite », confirme le procureur. « Le motif n’est autre que le jeune circulait sur la trottinette », ce qui atteste qu’il ne s’agit pas d’une affaire de stupéfiants ni de vols ou autres actes de délinquance. Le procureur Julien Moinil évoque des « faits dramatiques ».
Selon les premiers éléments de l’enquête, ni le gyrophare ni la sirène du véhicule de police n’étaient enclenchés au moment des faits. Ledit véhicule circulait, a priori à « une vitesse de 40 km/h » dans un parc où se promènent des piétons et qui n’est pas accessibles aux voitures habituellement.
Les circonstances exactes de la mort de Fabian n’ont pas été totalement étayées mais, selon les premiers témoignages, « il semble que le jeune ait été écrasé par le véhicule de police ». Le médecin légiste en charge du dossier conclut que la mort de l’enfant a été provoquée après que « les roues du véhicule ont écrasé sa tête et son bassin ».
Le parquet retient comme chefs « l’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort ». Il s’agit d’une infraction punie de 20 à 30 ans de prison. Le policier arrêté a été inculpé de ce chef. Cependant, la volonté de donner la mort n’a pas été retenue.
L’agente de police à bord du côté passager a, elle aussi, été entendue et a comparu devant le juge d’instruction au sujet de l’usage du « feu bleu ». Elle a été libérée.
Pour Julien Moinil, procureur du Roi à Bruxelles, certaines questions restent à élucider dans ce dossier, notamment sur la légitimité du véhicule de police à circuler dans le parc Elisabeth au moment des faits. La formation des policiers interroge elle aussi.
Il rappelle également, qu’à ce stade, la présomption d’innocence reste un droit fondamental et que le policier placé en détention provisoire n’a pas encore été jugé.
Plus de 60.000 euros et de la drogue découverts dans un magasin de trottinette électrique
"Ces trottinettes électriques sont un moyen de transport très attractif, mais elles peuvent aussi être très dangereuses", a déclaré le procureur du Roi. "Nous recensons des dizaines d'accidents graves, parfois mortels."
L'enquête vise à déterminer si la trottinette conduite par Fabian - un modèle de la marque chinoise Kukirin - était conforme à la législation belge et européenne. Les autorités veulent également vérifier si les conditions de vente de ce type d'engin sont respectées.
Dans ce cadre, une perquisition a été menée mardi dans un magasin situé à la Porte de Flandre, à Bruxelles, qui commercialise des trottinettes Kukirin. L'opération a été conduite conjointement par la police et les services de l'inspection économique.
"Lors de cette opération, les enquêteurs ont découvert 63.450 euros en espèces, répartis en petites coupures, ainsi qu'une petite quantité de drogue", a précisé le procureur Julien Moinil. Il a également souligné que la société à l'origine du magasin disposait d'un siège social fictif à Wemmel, tandis que son exploitant était domicilié auprès du CPAS, ce qui suscite des inquiétudes sur la régularité de ses activités.
Le magasin a été placé sous scellés afin de permettre à l'inspection économique de vérifier la conformité des trottinettes vendues. "Elles ne sont pas autorisées à dépasser les 25 km/h, mais nous avons plusieurs rapports officiels indiquant qu'ils peuvent atteindre jusqu'à 90 km/h, ce qui est évidemment très dangereux", a ajouté le procureur.
Résumé des faits
Fabian, un garçon de 11 ans d’origine moldave, est décédé le lundi 2 juin 2025 à Bruxelles, dans le parc Elisabeth à Ganshoren, après avoir été percuté par une voiture de police lors d’une course-poursuite. L’incident s’est produit alors que Fabian circulait sur une trottinette électrique en compagnie de ses demi-frères. La police aurait voulu le contrôler, notamment parce qu’il était trop jeune pour utiliser ce type de véhicule, l’âge légal étant de 16 ans en Belgique.
Pour une raison qui reste à élucider, le garçon a pris la fuite, déclenchant une poursuite policière à l’intérieur du parc. La poursuite s’est terminée tragiquement lorsque la voiture de police l’a percuté. Malgré l’intervention rapide des secours, Fabian est décédé peu après, à l’hôpital.
La mort de Fabian a provoqué une vive émotion et une onde de choc à Bruxelles et au-delà. Plusieurs veillées et marches d’hommage ont été organisées dans le parc Elisabeth et dans d’autres villes comme Liège et Namur.
