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Roger Vangheluwe, l'ancien évêque de Bruges, officiellement renvoyé de l'état clérical par le pape: "Une étape nécessaire pour les victimes" réagit De Croo

Le pape François a accédé à la demande de renvoyer de l'état clérical l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, a annoncé jeudi par voie de communiqué la Nonciature apostolique.

Le pape François a accédé à la demande de renvoyer de l'état clérical l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, a annoncé jeudi par voie de communiqué la Nonciature apostolique.

Informé de sa destitution, Roger Vangheluwe a demandé de pouvoir résider dans un lieu de retraite, "sans plus aucun contact avec le monde extérieur, afin de se dédier à la prière et à la pénitence".

Ce dernier avait démissionné de ses fonctions en 2010 après avoir reconnu des violences sexuelles commises sur son neveu, mineur au moment des faits.En raison de cette laïcisation, Roger Vangheluwe, ainsi privé de sa soutane, est désormais libre de ses mouvements. Un accord semble avoir été conclu avec l'abbaye française dans laquelle il réside actuellement pour qu'il puisse continuer d'y habiter, en retrait de la société.

"Le Saint-Père réitère sa proximité avec les victimes d'abus et son engagement pour que ce fléau soit éradiqué de l'Église", ponctue la Nonciature apostolique.

"Une étape nécessaire pour les victimes"

La décision du Pape François de renvoyer de l'état clérical l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, est "juste", a réagi le Premier ministre Alexander De Croo sur X. Cette décision est trop tardive mais elle constitue une étape nécessaire pour les victimes, a-t-il ajouté.

"Nous avons demandé au nonce apostolique d'agir rapidement à l'égard de Roger Vangheluwe. C'est la bonne décision. Elle arrive tardivement, mais c'est une étape nécessaire pour les victimes dans leur quête de justice", selon M. De Croo.

"Enfin!", s'est pour sa part exclamé, également sur X, le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD). "Nous insistons depuis longtemps sur ce point. C'est le seul signal juste à l'égard de toutes les victimes d'abus au sein de l'Église", y a-t-il écrit.

"Une perte de temps"

La décision de retirer à l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, son statut clérical n'est qu'une "perte de temps" aux yeux du prêtre Rik Devillé, fondateur du Groupe de travail sur les droits humains dans l'Église ("Mensenrechten in de Kerk"). "Cette mesure n'a aucune portée symbolique. Elle ne fait que détourner l'attention de ce dont les victimes de violences sexuelles ont véritablement besoin: la reconnaissance", a-t-il soutenu.

Loin d'être impressionné par cette nouvelle, le père Devillé a tenu à souligner le caractère tardif de cette décision du pape François, qui prive officiellement l'ex-évêque de ses titres d'évêque et de prêtre. "C'est une mesure qui aurait dû être prise dès 1997, ou en 2010, lorsque le scandale a éclaté. Aujourd'hui, 14 ans après, elle ne fait que rappeler le temps que les victimes ont dû attendre."

Le prêtre de Buizingen y voit une illustration de la préoccupation des évêques pour leur image: "Ils peuvent se féliciter d'avoir agi, mais si c'est pour eux un trophée, c'est davantage douloureux que positif."

Selon lui, les victimes ont avant tout besoin d'une reconnaissance effective, qui passe par le respect, le temps passé à leurs côtés, le dialogue et les invitations. "Mais l'humanité et l'empathie font encore défaut, et cette décision concernant Vangheluwe n'y change rien", a-t-il déploré.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Plus de contact avec le monde extérieur ? Au cimetière !

    JB BO
     Répondre
  • Bien tardivement au demeurant .

    Philibert Bernard
     Répondre