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Un pharmacien installé en Flandre a reconnu avoir fraudé l’INAMI à hauteur de 250 000 euros, en exploitant durant plusieurs années une brèche dans le système de remboursement des médicaments. Une escroquerie révélée uniquement grâce à un signalement, alors qu’aucun contrôle ne l’avait inquiété jusque-là.
3 ans de fraude
Durant trois ans, le pharmacien a faussement déclaré la délivrance de centaines de boîtes de médicaments qui n’avaient, en réalité, jamais quitté sa réserve. En facturant à l’assurance maladie des médicaments non remis aux patients, il a perçu des remboursements indus. « Pendant 30 ans, je n’ai jamais été contrôlé et pourtant j’ai toujours travaillé de la même manière. S’il n’y avait pas eu ce signalement, l’inspection ne serait sans doute jamais arrivée jusqu’à moi », a-t-il confié lors d’un entretien accordé à VTM.
Le stratagème reposait sur une faille du système : lorsqu’un patient présente une prescription, il ne règle qu’une partie du coût (le ticket modérateur), tandis que la mutuelle prend en charge le reste, versé directement au pharmacien. Mais si ce dernier déclare un médicament comme délivré alors que le patient ne l’a pas pris, le remboursement reste possible.
Une faille exploitée malgré les dispositifs de contrôle
Chaque boîte de médicament possède un code-barres unique, censé permettre un suivi précis et empêcher les abus. Pourtant, selon le pharmacien fraudeur, ce système peut être contourné. Il estime même que cette faille est exploitée en masse au sein de la profession : « Si vous restez dans les marges en ce qui concerne la quantité de médicaments vendus sans code-barres, vous restez sous le radar. Comment cette marge d’erreur fonctionne exactement, je ne le sais pas, mais personne n’est infaillible. »
Valérie Lacour, pharmacienne, reconnaît que des erreurs peuvent arriver, mais elle insiste sur le fait que le système de contrôle est en place : « Parfois, on donne vite au patient, on a oublié de lire le code-barres unique. Donc il y a une petite marge de manœuvre possible, mais ça reste léger. Une pharmacie qui aurait un listing suspect peut alerter l’INAMI, qui pourra alors déclencher un contrôle. »
Des conséquences financières lourdes
La fraude a finalement été mise au jour lors d’un contrôle début 2024, après un signalement. Les enquêteurs ont perquisitionné l’officine du pharmacien et y ont découvert des centaines de boîtes de médicaments soi-disant vendues, mais encore en stock.
L’homme a été sommé de rembourser l’intégralité des 250.000 euros. Il devra en outre s’acquitter d’une amende de 375.000 euros.















