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Une quinzaine de migrants retrouvés dans un frigo à Tournai: pourquoi ce lieu précis est privilégié par les passeurs?

Ce matin, la ville de Tournai a été frappée par la découverte de quinze migrants dans un camion frigorifique à Marquain. Selon le chef de corps de la police du Tournaisis, la ville a un rôle stratégique de la région dans le trafic de migrants vers le Royaume-Uni. Voici pourquoi.

Tournai et ses environs sont depuis longtemps dans le viseur des autorités pour la question des transmigrants, selon Dominique Debrauwere, chef de corps de la police du Tournaisis. La région constitue "un axe privilégié pour rejoindre la France", d’où partent de nombreuses embarcations vers le Royaume-Uni.

Le parking de Marquain, où ont été retrouvés les migrants jeudi soir, illustre cette situation : "Il est situé géographiquement de manière très intéressante pour les organisations criminelles, à moins d'un kilomètre de la frontière, et permet un accès direct aux axes menant à la Côte d'Opale", explique le policier.

Les migrants espèrent atteindre "l’Eldorado de la Grande-Bretagne", où ils peuvent ensuite "entamer toutes les démarches administratives pour y travailler et y résider", poursuit-il.

Un accès discret et des infrastructures favorables

Si Tournai attire les réseaux de passeurs, c’est aussi en raison de la facilité d’accès à certains sites. "Nous sommes proches de la gare de Froyennes, de la gare de Tournai. Il y a un accès aisé, piétonnier, qui permet d’arriver en toute discrétion sur le site", détaille Dominique Debrauwere.

En 2023, un campement de migrants avait déjà été démantelé dans la région, mais les forces de l’ordre restent vigilantes. "Nous avons continué à avoir un œil attentif sur ce phénomène", affirme le policier.

"Ça leur coûte entre 8 000 et 13 000 euros"

Les passeurs exploitent ces personnes en situation de grande vulnérabilité. "Ils sont malheureusement ballottés de gauche à droite, soumis aux réseaux qui en font quasiment ce qu'ils veulent", déplore Dominique Debrauwere.

Les tarifs pour rejoindre la Côte d’Opale sont exorbitants : "La transhumance leur coûte entre 8 000 et 13 000 euros", et parfois, les passeurs exigent encore des paiements supplémentaires avant la traversée.

Face à cet afflux constant, les autorités britanniques ont durci leur politique migratoire. "Si d'aventure ils sont interceptés avant de mettre le pied sur le sol anglais, donc en mer, ils ne peuvent plus bénéficier du droit du sol", rappelle le chef de la police locale.

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