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Après des années de travaux et d'attente, le tram de Liège circule enfin. Avec un tracé de 11,7 km traversant la ville, ce projet marque une avancée majeure dans la modernisation des transports en commun de la Citée ardente. Annoncé depuis 2017, il est officiellement en service, apportant une alternative écologique et innovante à la mobilité urbaine. Découvrez l'envers du décor de ce projet colossal.
La mise en place d’un tel réseau a nécessité des investissements colossaux, avec un coût d'exploitation estimé à plus d’un milliard d’euros sur 30 ans. Conçu comme un levier pour transformer les déplacements dans la région, il ambitionne de réduire l’utilisation de la voiture dans cette agglomération souvent engorgée par le trafic.
Le fonctionnement du tram repose sur l’implication d’un personnel formé spécifiquement. Près de 80 conducteurs ont suivi une formation intensive de plus d'un an pour apprendre à manipuler une rame de 64 tonnes, une tâche bien différente de la conduite d’un bus classique. "C’est quand même différent, on n’a pas le volant", explique Damien Grenier, conducteur de tram. En tant que mode ferroviaire, le tram suit un code de conduite spécifique, nécessitant une adaptation complète pour ces professionnels.
Un point stratégique clé du projet se situe au centre d’entretien et de commande, installé à Bressoux, sur un site impressionnant de 23 000 m², soit l’équivalent de trois terrains de football. C'est ici que les 140 caméras réparties sur tout le réseau sont surveillées en temps réel, garantissant une sécurité et une gestion optimale. "C’est un système qui ne fait pas que piloter des rames, mais qui permet aussi de vérifier si le système fonctionne", explique Daniel Wathelet, rresponsable de ala cellule communication tram de Liège.
Une innovation notable du tram liégeois réside dans son mode de fonctionnement sur batterie dans des zones sensibles, comme le centre historique de la ville, afin de préserver son esthétisme et son patrimoine. De plus, un tiers du tracé est constitué de voies enherbées, renforçant l’engagement écologique du projet tout en offrant un aspect visuel agréable.
Côté sécurité et maintenance, chaque rame subit chaque nuit un nettoyage approfondi via un "tramwash" automatique. En complément, des dispositifs tels que l’injection automatique de sable sous les rames permettent de diminuer considérablement les distances de freinage d’urgence. Dans des conditions optimales, cette technologie peut réduire la distance de 30 mètres à seulement 7 mètres dans certaines situations, un atout sécuritaire essentiel.
Le tram de Liège n’est pas seulement un moyen de transport pratique et sûr, il s’efforce aussi de tisser des liens avec ses usagers. Les annonces sonores à bord ont, par exemple, été confiées à des figures locales, notamment l'humoriste Manon Lepomme. "On ne prononce pas le nom de l'arrêt de la même façon le matin que le soir, donc on me disait, là c’est le matin, on réveille les gens en douceur, mais il faut quand même leur donner un peu d’énergie", témoigne-t-elle. Une attention qui rend ces trajets uniques et ancrés dans l’identité liégeoise.
Après six ans d’un chantier monumental, le tram de Liège voit enfin le jour, répondant aux attentes de milliers de citoyens. Symbole d’une mobilité repensée et d’un avenir durable, ce projet ambitieux incarne un nouvel élan pour la région.



















