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La maman de Talya donne ce dimanche ses conditions pour éviter l'euthanasie à Iron. Pour rappel, la fillette de 8 ans est décédée le 12 juillet 2021 alors qu'elle avait été laissée seule chez elle avec deux chiens de race American Staff. L'un des animaux avait mordu Talya, qui est décédée de ses blessures. Iron, le second chien, a été recueilli après les faits par la Société Protectrice des Animaux (SPA) de La Louvière.
Voici les explications de la mère, relayés par son avocat, maître David Gelay:
Ma cliente n'a jamais contesté sa responsabilité dans le drame et vit chaque jour avec un sentiment indescriptible de tristesse et de culpabilité de l'avoir laissée seule avec ses chiens alors qu'elle était partie quelques instants chez un voisin afin de solliciter son aide.
Il échet de rappeler que lors de son arrivée sur les lieux du drame, elle a constaté que ses deux American Staffordshire terrier avaient le poitrail et la gueule ensanglantée. Le premier sera immédiatement abattu par la police alors que le second, Iron, qui avait pris la fuite, sera attrapé ultérieurement avec un long cheveu noir de la petite fille entre les dents. A cet égard, la Cour d'appel de Mons assortit la peine de prison prononcée à l'encontre de ma cliente de l'obligation, si le chien lui est restitué, de le faire euthanasier précisant qu' "il s'agit d'une condition appropriée vu la dangerosité du chien concerné qui a attaqué et mis à mort une fillette de huit ans qu'il connaissait bien et dont la maitresse n'avait pas décelé d'agressivité particulière envers elle jusqu'alors".
Dans cette mesure, ma cliente, en mémoire de Talya, s'est opposée et s'oppose toujours moralement à ce que Iron soit remis en adoption et qu'il puisse avoir le moindre contact avec un enfant. Par contre, elle ne nourrit aucun sentiment de vengeance à l'égard de l'animal assumant la responsabilité du drame. Son seul objectif est d'éviter qu'un nouveau drame se produise. Dans cette mesure, ma cliente serait disposée à renoncer à l'euthanasie du chien confié à la SPA pour autant que cette dernière prenne l'engagement formel et non négociable, formalisé dans une convention qu'Iron restera, jusqu'à la fin de sa vie, sous son entière responsabilité, ne sera jamais remis à l'adoption et ne sera jamais en contact avec un enfant.
Dans cette optique, nous avons eu de longs échanges avec Monsieur Jacques GOBERT, bourgmestre de La Louvière qui a accepté ce principe et nous a précisé que "sa décision de rendre le chien à sa propriétaire était motivée par la volonté de ne pas prendre le risque qu'il soit remis à l'adoption car les vétérinaires consultés ( y compris celui mandaté par la SPA) préconisent une adoption dans une famille où il sera le seul chien et une famille sans enfants de moins de 12 ans avec un suivi régulier, preuve que le risque d'accident est toujours bien présent . Même si ces conditions étaient rencontrées, aucune garantie ne peut être donnée qu'une cession future du chien contournerait ces impositions . Cependant si la SPA via convention prend l'engagement de ne jamais céder, mettre à l'adoption par quelque formule que ce soit , ni de mettre le chien en contact avec des mineurs , je pourrais accepter de le confier à la SPA pour le reste de sa vie et ce sous son entière responsabilité".
Proposition sera donc faite en ce sens dès ce lundi à la SPA pour voir si un accord peut se dégager entre parties lequel devra permettre d'éviter la survenance d'un nouveau drame et ainsi garantir la sécurité publique. Ma cliente pour sa part précise qu'elle ne se remettra jamais de la perte de son enfant qu'elle aimait et souhaite aujourd'hui poursuivre un travail de deuil nécessaire.
(fin de citation)
La SPA s'oppose à l'euthanasie
Rappelons que la cour d'appel du Hainaut a condamné mardi la maman de la petite Talya à une peine de 12 mois de prison assortie d'un sursis probatoire de cinq ans pour homicide involontaire. La condamnée a désormais l'interdiction de détenir des chiens, peu importe la race. Quant au chien confisqué par le premier jugement, la justice a indiqué qu'il sera euthanasié dans le cas où il serait récupéré par la condamnée.
Selon la SPA, la police de La Louvière s'est présentée vendredi au refuge. L'objectif était de "faire exécuter un arrêté du bourgmestre visant à rendre l'Amstaff à sa propriétaire, la maman de Talya, et à l'euthanasier". La SPA de La Louvière a décidé d'introduire un recours en extrême urgence devant le Conseil d'Etat en suspension d'un arrêté du bourgmestre local, a indiqué vendredi Gaëtan Sgualdino, porte-parole de cette société protectrice des animaux.
Reste à voir si la proposition qui sera faite ce lundi par la maman permettra de trouver un accord avec la SPA.
