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Tennis: Roland-Garros balaie le spectre du huis clos

A trois mois de ses nouvelles dates, l'hypothèse de jouer Roland-Garros à huis clos est "absolument" écartée par la Fédération française de tennis (FFT) qui l'organise. Une ambition qui tranche avec ce que vivra l'US Open seulement deux semaines plus tôt.

Dans le premier volet de la nouvelle mouture du calendrier du tennis mondial dévoilé mercredi, qui acte une reprise à partir du 3 août pour la WTA, et du 14 août pour l'ATP, Roland-Garros a hérité de la quinzaine du 27 septembre au 11 octobre, soit un décalage d'une semaine par rapport à la date qu'il s'était appropriée à la surprise générale mi-mars en reportant son édition 2020 du printemps à l'automne.

Dans quelles conditions sanitaires, c'est encore trop tôt pour le dire, selon le président de la FFT Bernard Giudicelli. Mais si l'US Open se disputera à huis clos à partir du 31 août à New York, une première pour un Grand Chelem, il y aura du public dans les tribunes parisiennes, a-t-il affirmé mercredi au cours d'une conférence de presse téléphonique.

A la question "l'hypothèse de jouer à huis clos est-elle écartée ?", "absolument", a répondu Bernard Giudicelli.

Selon les mesures gouvernementales françaises mises en places pour lutter contre la propagation du Covid-19, une jauge maximale de 5.000 personnes est pour l'instant fixée jusqu'à fin août pour tous les événements sportifs et culturels.

- "Estimation prématurée" -

Alors combien Roland-Garros compte-t-il accueillir de spectateurs ?

"Ca sera un nombre, un pourcentage qui sera défini d'un commun accord avec les pouvoirs publics. Il est encore prématuré de pouvoir donner ne serait-ce qu'une estimation", a expliqué le président de la FFT.

"Nous avons plusieurs séquences de travail d'ici la fin du mois et ce n'est que vers cette période-là qu'on sera en capacité de dire comment nous allons organiser et commercialiser la billetterie", a-t-il poursuivi en estimant l'échéance à la "fin du mois, tout début juillet".

"Nous travaillons avec les pouvoirs publics sur les modalités d'organisation du tournoi. Nous n'avons pour l'instant pas pris de décision définitive", a-t-il encore déclaré.

Des restrictions sanitaires, sur le modèle de ce que va mettre en place l'US Open, comparables à une mise sous bulle, avec tests répétés, distanciation physique stricte et port du masque, hôtel dédié avec entourage restreint, à moins de louer une maison hors de Manhattan, trajets limités à des aller-retours entre Flushing Meadows et son logement, se profilent-elles aussi à Paris ?

"Aujourd'hui, on n'est pas dans des hypothèses de restriction", assure Bernard Giudicelli.

"On mène un travail quinzaine après quinzaine, et toutes les quinzaines, il y a des options qui tombent, il y en a qui se consolident, mais il est encore trop tôt" pour se prononcer, développe-t-il, en expliquant que la FFT travaille "de façon très étroite avec les autorités et le gouvernement".

- Pas de réticences -

"A ce stade, il n'y a pas encore de maquette qui soit définitivement arrêtée, souligne-t-il. Ce qui est sûr, c'est que nous nous mettrons en situation d'organiser ce tournoi pour assurer la sécurité sanitaire des joueuses, des joueurs, de leur entourage, de tous les acteurs, et bien évidemment du public".

Au contraire de l'US Open, Roland-Garros n'a pas à composer pour l'heure avec d'éventuelles réticences de joueuses et joueurs à l'idée de faire le déplacement jusqu'à la Porte d'Auteuil, selon son directeur Guy Forget, qui a l'avantage de pouvoir s'appuyer sur un top 100 ATP aux deux-tiers européen.

Et le tournoi parisien sauve lui sa semaine de qualifications, même si un format légèrement réduit est envisagé. Pas du tout un détail pour toute une frange de joueurs moins bien classés, dont la santé économique en dépend considérablement.

Qui dit quinzaine habituellement printanière devenant automnale, dit toutefois "nouvelles contraintes", reconnaît Guy Forget. Par exemple, gérer la nuit qui tombe plus tôt : douze courts (près des trois-quarts), au lieu des quatre principaux, vont ainsi être dotés d'éclairage. Le tout nouveau toit qui abrite le Central pourra lui le protéger des gouttes.

Mais tout ça n'a de toute façon pas l'air de peser bien lourd pour les organisateurs face à la "fierté d'avoir pu préserver une tournée sur terre battue."

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