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Les sauveteurs recherchaient toujours mardi soir des personnes piégées par les inondations monstres provoquées par le passage au Japon dans la nuit de samedi à dimanche du puissant typhon Hagibis, qui a tué plus de 70 personnes et semé la désolation.
Plus de 100.000 soldats, pompiers, policiers et garde-côtes cherchaient encore des survivants dans les zones inondées et affectées par des glissements de terrain meurtriers, déclenchés par les pluies accompagnant Hagibis qualifiées de "sans précédent" par les météorologues japonais.
Le bilan était évalué mardi soir à 74 morts et une douzaine de disparus par la chaîne de télévision publique NHK sur la base d'informations recueillies sur le terrain par ses journalistes. Le gouvernement donnait des chiffres inférieurs qu'il continuait de mettre à jour.
Des personnes sont peut-être encore isolées dans des zones inondées où les sauveteurs n'ont pu accéder, soulignaient les médias qui ont survolé en hélicoptère nombre de localités ravagées.
"Les secours continuent 24 heures sur 24", a affirmé en matinée le Premier ministre, Shinzo Abe.
Plus de 3.000 personnes ont déjà été secourues dans les 36 préfectures touchées sur les 47 du pays.
- "Peine" du couple impérial -
Hagibis avait accosté samedi soir sur Honshu, l'une des quatre principales îles du Japon, venant du Pacifique, accompagné de rafales de quelque 200 km/h et précédé de pluies diluviennes.
Des précipitations mardi constituaient une nouvelle menace pour les habitants et compliquaient la tâche des secours.
"Les fortes pluies ont fait monter le niveau des cours d'eau et fragilisé la terre par endroits", a averti le porte-parole du gouvernement, Yoshihige Suga. "Nous appelons les habitants à ne pas relâcher leur attention et à maintenir la vigilance maximale".
Quelque 200 cours d'eau sont partiellement sortis de leur lit ou ont vu leurs digues détruites par une eau en furie qui a envahi des quartiers résidentiels en zones rurales mais aussi dans de populeuses villes de la banlieue tokyoïte comme Kawasaki.
Des images télévisées ont montré des maisons près de cours d'eau s'affaisser et être emportées ou d'autres, en aval de collines, s'effondrer sous des glissements de terrain.
Des dizaines d'écoles, maisons de repos pour personnes âgées et autres établissements publics ont également été inondés.
L'empereur Naruhito et l'impératrice Masako ont exprimé leur "profonde peine pour le si grand nombre de personnes affectées" et dit "espérer de tout coeur que celles qui sont portées disparues seront retrouvées au plus tôt", a déclaré un responsable de l'Agence de la maison impériale.
- Sans-abri refoulés -
Des milliers de sinistrés ont passé déjà plusieurs nuits dans des refuges.
Après la révélation par les médias que deux sans-abri avaient été refoulés d'un refuge à Tokyo en s'entendant dire qu'il était prévu pour les habitants du quartier, le Premier ministre a souligné mardi devant le Parlement que les refuges devaient accueillir quiconque s'y présentait. Il a promis des mesures pour éviter que cela se reproduise.
Parmi les provinces les plus meurtries figurent Miyagi et Fukushima, déjà frappées par le tsunami et l'accident nucléaire de mars 2011, catastrophes dont elles ne sont toujours pas pleinement remises.
D'énormes sacs noirs contenant de la terre et des feuillages issus de la décontamination radioactive des sols de la province de Fukushima ont aussi subi le typhon.
Dix des 2.667 sacs entreposés non loin d'un cours d'eau "ont été emportés par la rivière mais six ont pu être récupérés", a indiqué à l'AFP Keisuke Takagi, un porte-parole du ministère de l'Environnement.
Il n'y a "pas d'informations selon lesquelles les sacs ont été déchirés", a-t-il affirmé, "il n'y a rien à craindre".
Il existe toutefois des dépôts de ce type en plusieurs endroits de la région.
Hagibis continuait d'entraver les transports, paralysés samedi. Des lignes de trains régionaux, dont une interrompue huit ans durant après le tsunami de 2011, ont été durement endommagées et leur rétablissement prendra des jours voire plusieurs mois, selon les autorités.
Le gouvernement est disposé à dégager une rallonge budgétaire, selon son porte-parole.
Quelque 24.000 foyers restaient privés d'électricité mardi soir et environ 128.000 n'avaient plus accès à l'eau potable.
Le typhon a aussi causé l'annulation de trois rencontres de la Coupe du monde de rugby et perturbé les essais du Grand prix de Formule 1.