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"Under the Silver Lake", un jeu de piste halluciné dans un Los Angeles noir

Une plongée hallucinée dans Los Angeles et dans la culture pop: David Robert Mitchell convie le spectateur sur les traces de David Lynch et d'Alfred Hitchcock dans "Under the Silver Lake", son troisième long métrage, en salles mercredi.

Andrew Garfield y est Sam, cheveux ébouriffés comme s'il sortait en permanence du lit. Le trentenaire passe son temps sur son canapé, jusqu'à sa rencontre avec sa jolie voisine, incarnée par Riley Keough (vue dans "Logan Lucky" de Steven Soderbergh).

Alors qu'ils se rapprochent, la jeune femme disparait subitement, embarquant Sam dans une longue quête sur ses traces dans la cité des Anges, entre jour et nuit, entre cauchemar et hallucinations.

"Le film est un mystère, la narration est un mystère, le personnage principal est un mystère", a affirmé le réalisateur américain devant la presse à Cannes, où le film était en compétition en mai. Bien que très attendu, il y a reçu un accueil tiède.

Avec ses personnages fantomatiques, évoluant dans un univers parfois délirant, "Under the Silver Lake" se présente comme un labyrinthe pop, jouant des codes du film noir.

La bande-son évoquant Bernard Herrmann, le compositeur de musiques de films qui collabora avec Hitchcock, joue un rôle à part entière dans le film, accentuant la tension dramatique.

Ce film promène pendant 2 heures 20 le spectateur dans Los Angeles -- des cimetières de stars à l'observatoire Griffith en passant par la colline avec le panneau Hollywood -- et le plonge dans un univers saturé de références (les comics, l'âge d'or du cinéma hollywoodien, le rock des années 90, le dernier tournage de Marilyn Monroe...).

Mais de clins d’œil en fausses pistes, David Robert Mitchell abandonne parfois des spectateurs en bord de route, malgré une mise en scène brillante.

Les fans du cinéaste, connu des amateurs de genre, y retrouveront pourtant son goût pour les scènes de piscines, sa description d'un univers bloqué à l'adolescence, avec une sexualité angoissante, et sa description d'une certaine solitude.

David Robert Mitchell a marqué les esprits avec "It Follows" (2014), son deuxième film sur une adolescente poursuivie par une présence surnaturelle après une relation sexuelle. Ce petit film d'horreur efficace et multiprimé en a fait une figure du nouveau cinéma indépendant américain.

Le réalisateur de 44 ans se définit comme un grand fan de David Lynch, Brian de Palma et John Carpenter. Son film sortira en décembre aux Etats-Unis.

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