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En Belgique, la législation encadre strictement l’usage des trottinettes électriques, notamment en imposant une vitesse maximale de 25 km/h. Des trottinettes qui dépassent cette capacité sont pourtant facilement accessibles.
Antoine a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous pour pointer ce qu’il estime être "une incohérence" dans la législation belge. "Vous pouvez acheter une trottinette capable d’aller à plus de 25 km/h, mais par contre, vous ne pouvez pas rouler avec", relève-t-il. Une situation qui inquiète cet utilisateur, d’autant que la police peut saisir ce type d’engin lors d’un contrôle.
Une offre alléchante sur Internet
Antoine pensait faire une bonne affaire en achetant une trottinette à 420 € sur Internet. "Ce qui m’a motivé, c’est le prix et l’autonomie, pas la vitesse", assure-t-il. L'achat semblait correspondre à son besoin : parcourir chaque jour les 13 km séparant son domicile à Braine l’Alleud de son lieu de travail à Nivelles. La trottinette qu’il a choisie, homologuée CE, lui a été livrée en trois jours. Sa vitesse maximale ? Environ 45 km/h.
Antoine insiste : il n’a jamais eu l’intention de dépasser la vitesse autorisée. "Si j'ai acheté cette trottinette, ce n’est pas pour rouler à 40 comme un imbécile", martèle-t-il. Pour respecter la loi, il a pris soin de brider l'engin d'une manière plus poussée. Le système habituel de bridage et débridage de l’appareil est simple : "Il suffit d’appuyer sur le frein à pied, puis quatre fois sur le bouton, et hop, ça débride ou ça bride." Alors le jeune homme a rendu cette manipulation impossible : "J’ai débranché le frein. Il marche toujours très bien, mais la carte mère ne reçoit plus l’input du frein, donc même en appuyant quatre fois sur le bouton, il ne se passe rien." La trottinette reste ainsi bridée à 25 km/h.
Une loi jugée absurde et hypocrite
"Demain, si je croise un policier un peu énervé, rien ne l’empêchera de confisquer ma trottinette, rendant ainsi mes déplacements impossibles", s’inquiète-t-il. Le jeune homme appelle à plus de clarté et de cohérence dans la réglementation.
Vouloir réglementer la vente, c’est utopique.
Benoît Godart, porte-parole de Vias, ne partage pas tout à fait ce point de vue. "À partir du moment où vous allez sur Internet et que sciemment vous achetez une trottinette électrique qui peut aller jusqu’à cette vitesse-là, vous savez à l’avance que vous encourrez des problèmes", estime-t-il. Pour lui, il est illusoire d’interdire la vente de trottinettes puissantes : "La vente est autorisée de plein de choses qui sont interdites. Le gaz hilarant, c’est pareil. Ce n’est pas parce que c’est vendu sur Internet que vous devez l’acheter."
Il rappelle la règle : "Vous pouvez acheter une trottinette dont la capacité dépasse les 25 km/h, mais vous devez uniquement rouler sur un terrain privé. Sur la voie publique, c’est interdit." Benoît Godart indique qu’effectivement "les trottinettes qui vont plus vite que 25 km/h peuvent être saisies avec accord du parquet".
Au moindre contrôle, la trottinette va être confisquée.
Antoine estime que, parfois sans le savoir, de nombreux Belges se retrouvent à rouler dans l’illégalité, risquant amendes, saisies ou même poursuites pénales. Benoît Godart confirme en tout cas l’ampleur du problème : "Ces trottinettes électriques, relativement peu chères, ont un certain succès auprès d’un public assez jeune". Il insiste sur la nécessité de sensibiliser ce public : "Même si elles sont relativement bon marché, on parle quand même de 400, 500 €. Ils risquent de perdre tout de suite cet argent parce qu’au moindre contrôle, la trottinette va être confisquée."
Benoît Godart évoque des actions de contrôle, avec notamment un focus sur la vitesse des deux-roues. Et le porte-parole de Vias de souligner : "L’an dernier, on a recensé officiellement 1 825 accidents avec tués ou blessés impliquant une trottinette électrique, soit 5 accidents par jour en moyenne. Ce chiffre est probablement sous-estimé."
