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« Il ne faut surtout pas fermer son clapet » : notre rencontre avec Jean-Pascal il y a deux ans lui a redonné l’envie de dompter son bégaiement

Par RTL info avec Sébastien Prophète et Gaetan Delhez
Deux ans après sa première rencontre avec RTL info, Jean-Pascal souffre toujours d’un bégaiement. Mais depuis, il a repris les séances de logopédie où il travaille pour que son trouble du langage l’affecte un peu moins au quotidien.

« Tu te rends compte qu’intellectuellement tu n’es pas le même qu’un autre », nous racontait Jean-Pascal, 55 ans, bègue depuis l’enfance à cause d’un accident de noyade, en 2023. Lors de cette rencontre, il nous confiait son calvaire quotidien : « Parler c’est le propre de l’être humain ». Deux ans plus tard, nous l’avons retrouvé chez lui, et dès ses premières paroles, il semblait un peu plus serein.

Je vais mieux, je me bats moins avec les mots.
Jean-Pascal

« Je vais mieux, je me bats moins avec les mots. Je ne pense pas que tout est super fluide, mais même quand je bute sur un mot, c’est beaucoup moins grave que ça ne l’a été », souligne-t-il. Malgré ces nouvelles réjouissantes, des difficultés persistent encore, notamment sa hantise des appels téléphoniques : « C’est une bête noire, c’est depuis très très longtemps. Quand on me téléphone et que je ne connais pas le numéro, je ne décroche pas ».

Mais Jean-Pascal est déterminé à poursuivre ses efforts. Il y a deux ans, nous l’avions emmené chez une logopède alors qu’il n’en n’avait plus consulté depuis ses 15 ans. Cette rencontre lui a donné l’envie de s’y remettre. Il assiste depuis lors à deux séances de logopédie par mois, durant lesquelles il enchaine les exercices de prononciation. « La parole s’est vraiment libérée, il y a beaucoup moins de bégaiements et il gère mieux sa parole », explique sa logopède, Blanche de Briey. Celle-ci précise, « On a surtout travaillé l’aspect émotionnel, notamment le fait d’oser s’exprimer malgré le fait qu’on bégaie ».

En Belgique, environ un adulte sur 100 souffre de bégaiement. En revanche, chez les enfants, ce chiffre augmente : entre 5 et 8 enfants sur 100 souffrent de ce trouble du langage.

Si la personne en ressent le besoin, et si ça a un impact sur sa qualité de vie, je pense que c’est important de faire cette démarche-là
Caroline Théate, Administratrice de l’Union Professionnelle des Logopèdes Francophones

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de le dompter avec un accompagnement adéquat. « Dans beaucoup de cas, on constate des progrès. On ne peut pas l’éradiquer, mais on peut aider en trouvant des moyens de le contourner, des solutions pour pouvoir l’atténuer », confirme Caroline Théate, administratrice de l’Union Professionnelle des Logopèdes Francophones. Cette jeune logopède insiste : « Je pense qu’il faut vraiment faire passer ce message : allons voir les logopèdes. Et si la personne en ressent le besoin, et si ça a un impact sur sa qualité de vie, je pense que c’est important de faire cette démarche-là ».

Jean-Pascal a appris à devenir optimiste : « Il faut savoir se dire ‘ça je suis capable de le dire et ça je ne suis pas capable de le dire là maintenant, mais peut-être que demain j’en serai capable’, et il ne faut surtout pas fermer son clapet parce que le pire c’est de s’enfermer dans le silence ». À l’avenir, Jean-Pascal espère dépasser sa peur d’aller vers les autres, et gagner confiance dans ses relations sociales avec le temps.

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