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« Nous étions la nuit du 4 au 5 août au Village Gaulois à Liège, mon épouse s’est fait subtiliser son portefeuille. Elle ne s’en est pas rendu compte », commence Christophe Machiroux, après avoir contacté la rédaction via le bouton orange Alertez-nous.
C’est le lendemain, en voulant faire un virement, que Sandra, 49 ans, s’aperçoit que son compte est presque vide. La panique s’installe immédiatement. « J’étais en train de jardiner, elle m’a appelé avec un ton alarmant », relate Christophe, qui craint que quelque chose soit arrivé à sa fille, aux Ardentes ce jour-là.
« Elle était en panique complète, elle ne savait pas par où commencer ». Après avoir compris que Sandra s’est fait subtiliser sa carte de banque, Christophe contacte Card Stop, puis, découvre l’ampleur du vol : 12 retraits sans contact de 50€, et surtout, 10 retraits de 400€ dans un distributeur Batopin.
Ce qui interpelle le couple, c’est ce dernier point : « La limite journalière pour une carte bancaire est de 650 euros chez Fortis », s’étonne Christophe. Mais comment les malfrats ont-ils pu retirer un tel montant, dépassant largement la limite de retrait sans connaissance du code pin du compte ? Selon lui, il y aurait « une faille au niveau des Batopin : quand ils se déconnectent du réseau, on peut prélever autant d’argent sans limite. »
On avait l’impression qu’ils s’en foutaient
Le couple contacte le service fraude de Fortis et porte plainte auprès de la police : « Tout ça a pris un mois », relate Christophe. « Ils nous disaient qu’on aurait des nouvelles après 10 jours, puis c’est devenu 10 jours ouvrables, puis on nous a dit que ça pouvait prendre jusqu’à 90 jours », déplore-t-il.
Les Remicourtois partent en vacances, malgré le compte « fort fort bas » de Sandra. « On a réussi à profiter des vacances, mais on était inquiet. On a contacté la banque plusieurs fois. Si mon épouse était une maman solo, les vacances étaient gâchées. Je trouve qu’ils ont eu très peu d’empathie, on avait l’impression qu’ils s’en foutaient », avoue Christophe.
On a dû se montrer menaçant presque
Christophe ne mâche pas ses mots sur la prise en charge de l’affaire. « On a dû se montrer menaçant presque, plus agressif, en respectant les personnes, sans crier, mais on a dû montrer notre détermination », raconte-t-il. Alors que le couple attendait une réponse depuis un mois, l’affaire a finalement été débloquée après une visite à la banque BNP Paribas Fortis de Waremme.
L’expérience a été un véritable calvaire pour Sandra et Christophe. « On n’a pas bien dormi pendant plusieurs jours », confie-t-il, reconnaissant leur chance d’avoir eu les fonds pour ne pas que cela devienne un problème pour les crédits.
Une « faille » ou une erreur humaine ?
Contactée par nos soins, la porte-parole de Fortis, Hilde Junius, confirme que « le dossier a été traité entre-temps et que le client sera remboursé. » Quant aux questions sur la limite de retrait dépassée, elle renvoie vers Batopin.
Pour Erik Lenoir, le porte-parole de Batopin, qui gère le réseau de distributeurs automatiques Bancontact, la théorie d’une déconnexion du réseau qui permettrait de vider un compte est une faille technique qui ne peut « pas arriver ». Il est catégorique : « On n’a jamais eu de cas de piratage. »
Une technique bien connue
La théorie défendue par le porte-parole de Batopin est celle du « shoulder surfing », une technique bien connue. « Les malfrats se débrouillent pour avoir le code et ensuite la carte est volée », explique-t-il. Un individu tente de voir le code lorsque la victime le tape sur le terminal, au restaurant, ou au supermarché, par exemple. Le même escroc, ou un complice, vient ensuite subtiliser le sac ou le portefeuille de la personne. En possession du code, il peut utiliser la carte à sa guise, voire changer les limites de retraits depuis un ordinateur.
Un délit et de la malveillance
Erik Lenoir assure également qu’il est « impossible » de retirer autant d’argent sans le code. Cette théorie coïncide aussi avec l’absence de retraits frauduleux sur les deux autres cartes qui ont été subtilisées à Sandra avec son portefeuille. Les malfrats n’auraient, potentiellement, que vu le code de la carte BNP Paribas Fortis.
Pour lui, le problème n’est donc pas technique, mais vient de la « malveillance et d’un délit » commis par des tiers. C’est pourquoi, « dans ce cadre-là, cette personne a été remboursée. » Des enquêtes sont toujours menées par Batopin et par la Banque Nationale pour vérifier que tout est en ordre.
Une vigilance de chaque instant
Le porte-parole de Batopin insiste sur les précautions à prendre pour éviter de telles mésaventures. « Il faut rappeler aux personnes d’être prudent quand on retire de l’argent », martèle Erik Lenoir. « Soyez prudent dans les distributeurs, mais à la caisse d’un grand magasin aussi quand on tape son code. Partout où vous tapez votre code, vous êtes à la merci de quelqu’un qui va voir votre code et puis voler votre carte. »

















