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« Un système d’escrocs » : Wacim tombe brièvement en panne sur l’autoroute, il doit payer un dépanneur… qu’il n’a pas appelé

Par Lucas Fu
Wacim est tombé en panne avec sa moto sur le Ring de Bruxelles. Un moment extrêmement stressant suivi d’une très mauvaise surprise : alors qu’il parvenait à réparer sa moto avec l’aide de motards de passage, un dépanneur, qu’il n’a pas appelé, arrive et lui exige un paiement pour le déplacement.

Wacim, un Bruxellois de 31 ans qui était en permis provisoire et roulait depuis peu, a été pris de panique lorsque sa moto a perdu toute puissance sur le Ring près de Wemmel. « Je tombe en panne avec ma moto sur l’autoroute. Je n’avais plus d’accélération, plus de puissance, je n’avais plus rien », raconte Wacim.

Le motard, roulant sur la bande de gauche, s’arrête d’abord près de la berne centrale. « J’ai attendu 5-10 min max pour qu’il n’y ait plus personne pour me décaler à droite sur la bande d’arrêt d’urgence », relate Wacim.

En panique, il tente d’appeler plusieurs amis qui pourraient lui prodiguer le bon conseil, sans succès. Heureusement, après 15 à 20 minutes d’attente, deux motards s’arrêtent pour lui porter assistance. L’un d’eux se risque à un diagnostic : « À chaque fois qu’il démarrait la moto, ça pissait l’essence ». En ouvrant le réservoir, ils découvrent le pot aux roses : un tuyau déconnecté. Une fois celui-ci rebranché, la moto de Wacim est à nouveau fonctionnelle.

Je n’ai rien demandé

Il s’apprête à reprendre la route après avoir remercié ses bienfaiteurs : « On a discuté 5 minutes avant de démarrer et c’est là que le dépanneur est arrivé. Le dépanneur arrive, agressif, et il me dit qu’il faut payer. J’ai dit non je ne paierai pas, je n’ai rien demandé, mais il dit que c’est la police qui a appelé. »

motos panne wacim.jpg

La dépanneuse, affiliée au service FAST (un système de dépannage rapide sur autoroute), réclame le paiement du déplacement, soit 252,90 euros. Wacim, qui n’avait besoin d’aucun service, se sent piégé : « C’est un système d’escroc, c’est du vol », déplore le jeune motard qui travaille à mi-temps après avoir repris des études.

Le système FAST

L’explication donnée par l’alerteur – que la police appelle automatiquement un service de dépannage – est confirmée par le Service presse de la police fédérale.

Sur le Ring de Bruxelles (géré par la Flandre), en cas de panne ou d’accident sur l’autoroute, la Police de la Route fait appel au service de dépannage FAST (Fast Accident and Security Team) dès que le véhicule « compromet la fluidité et la sécurité du trafic », même sur la bande d’arrêt d’urgence.

Qu’ils me contactent pour me demander

La police fédérale précise : « Le délai d’intervention standard du FAST est de 30 minutes pour un remorquage de 3,5 tonnes ou moins. » Même si, généralement, un véhicule arrive sur les lieux en 20 minutes.

L’objectif principal est la sécurité, car un véhicule stationné sur la bande d’arrêt d’urgence représente un danger. Les caméras et surtout les signalements d’autres automobilistes permettent d’alerter les équipes. Le véhicule est ensuite remorqué vers un endroit sécurisé (première sortie, site de l’entreprise, ou même domicile moyennant un supplément).

La présence de Wacim, d’abord sur la bande de gauche, puis sur la bande d’arrêt d’urgence, arrêté depuis environ 30 à 40 minutes, a certainement alerté automobilistes et policiers.

Sentiment d’impuissance

Malgré les explications, Wacim trouve le procédé scandaleux, car il n’a jamais été contacté pour savoir s’il avait besoin d’aide. « Le dépannage avait toutes mes données, qu’ils me contactent pour me demander si j’ai besoin d’un dépannage ou non, et là je dis oui ou non ! »

N’ayant pas payé immédiatement, il a reçu la facture un mois plus tard, accompagnée de « relances » et de « menaces » l’informant que la somme allait augmenter s’il ne s’exécutait pas.

Wacim a tenté de contester cette obligation de paiement, avec l’aide de son avocat, qui a préféré l’en dissuader, vu le coût prohibitif des démarches et les faibles chances d’aboutir.

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