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Plus d'un francophone non vacciné sur trois refuse la vaccination: quelle est la raison principale ?

Plus d'un francophone non vacciné sur trois refuse d'être vacciné contre le coronavirus, selon les résultats du 30e rapport du baromètre de la motivation des universités de Gand, Louvain et Bruxelles. Les différences nord-sud sont très marquées: 38 % des francophones non vaccinés disent non au vaccin, contre 20 % côté flamand.

Les néerlandophones sont nettement plus enclins à la vaccination que les francophones. Si 71% des non-vaccinés du nord du pays sont favorables au vaccin contre le Covid-19, ils ne sont que 51% à l'être à Bruxelles et en Wallonie. A l'inverse, 38% des francophones non vaccinés refusent d'être vaccinés, contre seulement 20% des Flamands, selon le 30e rapport du baromètre de la motivation mis au point par l'UGent, l'UCLouvain et l'ULB, relayé vendredi par plusieurs quotidiens du pays.

"J'ai un mauvais feeling, je ne le sens pas trop, il n'y a pas assez d'informations", a déclaré une jeune femme dans le RTL info 13h. "Les premiers vaccins, pour moi, ils ne sont pas vraiment au point", ajoute un jeune homme. "Franchement, moi, non, je suis contre", conclut une troisième personne croisée dans la rue.

Pourquoi une telle méfiance ?

"Si on a confiance dans les autorités politiques, on est plus motivé à se faire vacciner", explique Olivier Luminet, professeur de psychologie à l'UCLouvain et membre du groupe psychologie et corona. "Les francophones ont moins confiance, c'est une des explications importantes" pour cette méfiance importante de presque 40% des francophones. 

Les conditions du déconfinement seront-elles atteintes ?

Cette réticence pourrait mettre en péril l'objectif d'atteindre une couverture vaccinale de 70% de la population. Deux seuils ont en effet été annoncés début de la semaine, conditions pour confirmer les annonces de déconfinement: 60% des adultes vaccinés pour le 1er juillet, et 70% pour le 1er août. "Ce sont des chiffres sur lesquels on se base pour prendre des décisions. Moi je les prendrais d'une manière assez contraignante, mais si on est à 1% du seuil, je pense qu'il faudra être un peu raisonnable. Mais honnêtement, ces chiffres-là sont tout à fait atteignables", nous avait expliqué Alexander De Croo, Premier ministre, mercredi matin. Il pourrait donc y avoir des conséquences, tout dépendra des prochaine semaines et des chiffres. Pour l'instant, les centres de vaccination ne tournent pas au ralenti et la courbe reste progressive : 

Les opinions peuvent changer

Point positif: "La population peut changer d'avis. Parmi les hésitants ou très hésitants, on voit une évolution", explique Olivier Luminet. Les opinions sur la vaccination peuvent évoluer puisque 74% des personnes qui ont pris part au baromètre indiquent avoir révisé positivement la question au fil du temps. Ainsi sur 100% des gens qui refusaient "sans aucun doute" d'être vaccinés, ils ne sont plus que 66% à être aussi "négatifs" tandis que 12% hésitent désormais et que 22% indiquent vouloir accepter le vaccin. Interrogés sur les raisons de leur changement d'avis, les sondés évoquent principalement le discours des médecins (59%), des pharmaciens (28%) et des experts (22%). Le monde politique, lui, n'a convaincu que 18% des répondants dans le doute, mais cela reste davantage que les 14% des répondants déclarant avoir été sensibilisés par des personnalités ou les 13% convaincus par des témoins.

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