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« L’Europe sert de paillasson à des accords entre Russes et Américains » : quel avenir pour nous alors que la Chine, alliée de Moscou, est devenue « imbattable » ?

Par RTL info
L’économiste Bruno Colmant était l’invité de Martin Buxant ce lundi sur bel RTL. Il a anticipé 2026 avec un constat : l’économie européenne est définitivement reléguée derrière les États-Unis et la Chine, qui forme le futur nouveau pôle amené à concurrencer le dollar tout en aidant l’économie russe à prospérer.

Le pôle alternatif aux États-Unis et à l’Amérique, « sera incontestablement l’Asie », explique Bruno Colmant. « Le 21e siècle sera un combat, pas militaire bien sûr, mais économique entre d’une part les États-Unis et d’autre part la Chine. »

Et au milieu, en tant qu’Européens, « nous sommes mal pris parce que nous avons d’abord un décrochage politique et militaire avec les États-Unis et même peut-être au sein de l’OTAN. On est attaqué via l’Ukraine et finalement on se rend compte que l’Europe sert de paillasson à des accords entre Russes et Américains sur le dos de l’Europe. Et puis d’autre part, ce qu’on constate sous l’angle économique, et ça n’avait pas été bien anticipé, c’est que le niveau d’innovation en Chine est tellement stupéfiant qu’il devient absolument imbattable par nous. Et donc tout ce qu’on appelle les excédents de production chinois vont se déverser, avec un peu de dumping, vers l’Europe et donc ça va créer chez nous de la désindustrialisation », prédit l’économiste.

La Russie est un pays qui est dangereux
Bruno Colmant, économiste

De plus, le soutien de la Chine permet à la Russie de Poutine d prospérer là où son effort de guerre devrait l’appauvrir. « Il y a un axe entre Pékin et Moscou puisqu’ils ont signé ce qu’on appelle une paix indéfectible et infinie, qui sont des langages qui sont dignes de l’ère soviétique ou maoïste », rappelle-t-il. « La Russie dispose de capacités pétrolières très importantes et donc a diverti en fait son gaz et son pétrole de l’Europe vers la Chine et vers d’autres pays. L’Inde a une position un peu ambivalente. Et donc la Russie est un pays qui est en fait dangereux, est un pays qui est envahissant » et qui ne craque pas du tout d’un point de vue économique. « Il y a des phénomènes d’inflation qui sont incontestables, mais globalement l’économie russe ne se porte pas trop mal », résume Bruno Colmant.

La Russie qui se voit un jour avoir une place importante dans l’écosystème que la Chine met en place en Asie : « La locomotive, c’est bien la Chine. L’Inde, étant pourtant plus peuplée que la Chine, a un PIB qui est assez bas, c’est une économie qui est très fermée, qui est quasiment autarcique. Tandis que la Chine crée un écosystème avec toute une série de pays avoisinants, satellites, avec sans doute l’émergence d’une nouvelle création monétaire, en tout cas d’un nouveau pôle monétaire, qui est destiné un jour à peut-être concurrencer le dollar », prédit l’économiste.

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