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Un Belge mis en examen à Paris dans le dossier des assistants parlementaires du Front National

C’est une information exclusive RTLINFO. Le belge Charles Van Houtte, comptable et ex-assistant parlementaire de Marine Le Pen, a été mis en examen hier à Paris pour complicité d’abus de confiance au préjudice du Parlement européen dans l’affaire dite des assistants parlementaires du FN. La parti Front National, désormais Rassemblement National (RN), sa présidente Mme Marine Le Pen et d’autres députés européens ont déjà été mis en examen dans cette affaire. Selon le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile, le montant de son préjudice est estimé à 7 millions d’euros.

L’enquête est entre les mains des juges d’instruction Renaud Van Rumbeke et Claire Thépaut, du tribunal de Grande Instance de Paris, spécialisés en matière financière.


Rappel des faits

Chaque député européen dispose d’une enveloppe budgétaire avec laquelle il engage à sa guise des assistants parlementaires locaux ou accrédités. Les assistants accrédités doivent travailler au Parlement européen essentiellement à Bruxelles.

La justice reproche notamment à Marine Le Pen d’avoir utilisé les budgets européens pour engager des assistants parlementaires qui n’ont pas travaillé pour les députés européens mais directement pour le parti en l’occurrence le Front national.

Charles Van Houtte aurait eu un rôle central dans la mise en place des pratiques de ce système.

Il y a par exemple le cas de Thierry Legier, ancien assistant parlementaire européen, mais en réalité garde du corps de Mme Marine Le Pen.

Sur ce point, lors de son audition de septembre 2017, Charles Van Houtte avait confirmé que M.Legier, mis en examen pour recel d’abus de confiance, était bien garde du corps et non assistant parlementaire.


Le comptable belge mis en examen

Le conseil de M. Van Houtte, le pénaliste Henri Laquay, du barreau de Bruxelles, nous confirme la mise en examen de son client mais réplique immédiatement: "Je l’ai assisté lors de son audition à Paris. Il n’a pas été arrêté et, libre, il n’est soumis à aucune condition".

Le comptable belge reconnait avoir géré les budgets octroyés par le parlement européen pour le FN mais il nie l'avoir fait dans le but de mettre en place un système d'emplois fictifs au préjudice du Parlement européen.

"Certains ont prétendu que mon client était l’homme au coeur des magouilles du FN. C’est totalement faux ! S’il examinait les budgets alloués aux députés européens, en sa qualité de petit assistant parlementaire vivant en périphérie de Bruxelles, il n’avait aucun pouvoir pour engager ou pour licencier des assistants parlementaires français du FN et n’avait absolument aucun pouvoir de contrôle sur le travail réalisé par ces assistants parlementaires. Mon client est en quelque sorte l’ouvrier d’une grande entreprise qui n’a aucun ordre à donner aux dirigeants et aucun compte à leur demander".

Si un procès devait se tenir devant le tribunal correctionnel de Paris où seraient sur le banc des prévenus Marine Le Pen et d’autres députés du RN (ex-FN), il est certains que Charles Van Houtte sera l’un des hommes clé des débats. Même s’il nie avoir personnellement commis une quelconque infraction, il doit en savoir beaucoup sur le fonctionnement du parti et tout dépendra des réponses qu’il fournira aux questions portant sur le rôle de chacun dans cette affaire politico-financière d’ampleur européenne.

Benjamin Samyn

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