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Pour l'ambassadrice d'Israël en Belgique, "les 55 morts étaient tous des terroristes"

(Belga) "Je regrette beaucoup pour chaque humain décédé même si ce sont des terroristes, 55 terroristes qui viennent près de la barrière pour essayer de passer sur le territoire israélien", a indiqué mardi matin Simona Frankel, ambassadrice d'Israël en Belgique, au micro de La Première (RTBF).

Au moins 59 Palestiniens, dont un bébé, ont été tués, en majorité par des tirs de snipers, faisant de lundi la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014 dans l'enclave palestinienne. "Des gens qui prennent des enfants et des bébés pour se rendre à la barrière. Ce n'est pas une manifestation calme !", a lancé l'ambassadrice. "Il faut se rappeler que c'est le groupe terroriste Hamas qui a pris en otage la bande de Gaza, les Palestiniens qui y vivent et qui les envoie à la mort. C'est le Hamas qui est coupable de ces morts.(...) Nous, nous voulons protéger et défendre notre territoire et nos citoyens. Nous préférons avoir des critiques que des condoléances plus tard." Mme Frankel a également réagi à la condamnation du ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, qui a dénoncé l'usage disproportionné de la force par l'armée israélienne. "Je ne comprends pas le mot 'disproportionné'. Est-ce que l'on doit attendre qu'il y ait 50 morts du côté israélien? Que doit-on entendre par disproportionné quand un groupe terroriste s'attaque à nos frontières?" A propos du déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, l'ambassadrice a estimé que c'était "reconnaître la réalité". "Jérusalem est la capitale d'Israël. Ça fait 3.000 ans. Ce n'est pas quelque chose de nouveau", a-t-elle indiqué tout en remerciant le président américain Donald Trump. Mme Frankel a également nié l'intérêt d'une médiation internationale pour régler le conflit israélo-palestinien. "Il faut un dialogue direct, mais il n'y a personne avec qui dialoguer." Selon Olivier Corten, professeur de droit international à l'Université libre de Bruxelles (ULB), les propos tenus par l'ambassadrice sont dans la ligne de la rhétorique israélienne dans ce conflit. "On a entendu les mêmes arguments en Libye et en Syrie lors des printemps arabes. Je ne crois pas que la population de Gaza part manifester avec un fusil dans le dos. Le Hamas n'est jamais que le résultat de l'occupation et Israël porte une responsabilité dans son développement." Selon l'expert, Israël est toujours considéré par de nombreux Etats ou encore par le Comité international de la Croix Rouge (CICR) comme occupant à Gaza, malgré son retrait physique en 2005. "Ils contrôlent encore le territoire: son accès, ses ressources ainsi que son espace aérien et maritime." Le professeur s'interroge également sur la question de la proportionnalité évoquée par l'ambassadrice. Enfin, la volonté de dialoguer sans médiation internationale lui paraît peu réaliste. "Sur le fond, Israël ne veut pas mettre fin à l'occupation de Gaza et de la Cisjordanie. La colonisation s'intensifie et l'on peut comprendre lorsque l'autorité palestinienne parle d'une annexion pure et simple de Jérusalem. Un dialogue en face à face ne peut pas voir le jour vu le déséquilibre des forces." (Belga)

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