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"Adolescence", la série choc bientôt dans toutes les écoles? Deux pays l'adoptent, mais qu'en est-il en Belgique?

La mini-série britannique à succès, qui explore la radicalisation en ligne chez les adolescents, va devenir un outil pédagogique au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Mais en Belgique, aucune intégration systématique dans les écoles n’est prévue à ce stade.

Depuis sa mise en ligne le 13 mars sur Netflix, "Adolescence" s’est imposée comme un véritable choc télévisuel, vu par plus de 66 millions de personnes à travers le monde en deux semaines. La mini-série britannique en quatre épisodes suit Jamie, 13 ans, accusé d’avoir poignardé une camarade, et influencé par des discours masculinistes en ligne, dans l’ignorance totale de ses parents. La série interroge aussi les effets néfastes qu'ont les crises de colère explosives du père sur son fils adolescent.

Tournée intégralement en plan-séquence, la série retrace les interrogatoires de Jamie, sa confrontation avec une psychologue et le désarroi de son entourage. L’acteur Stephen Graham incarne le père, bouleversé par ce drame inattendu.

Le Royaume-Uni en fait un outil pour les écoles

Face à l’impact de la série, le Premier ministre britannique Keir Starmer a personnellement salué Adolescence comme une œuvre "nécessaire" et "bouleversante". Après l’avoir regardée avec ses deux enfants adolescents, il a publiquement appelé à ce qu’elle soit montrée dans toutes les écoles du pays. Pour lui, la série permet d’aborder des thématiques complexes, comme la radicalisation en ligne, l’influence des contenus haineux sur les jeunes garçons et l’impuissance ressentie par de nombreux parents.

Netflix Royaume-Uni a rapidement réagi en mettant la série gratuitement à disposition des établissements scolaires. L’objectif est de permettre aux enseignants d’utiliser ce support pour favoriser les discussions en classe, alerter sur les dangers de la désinformation et des discours masculinistes, et prévenir les risques d’embrigadement idéologique chez les adolescents. Le projet est soutenu par des associations, des enseignants et les créateurs eux-mêmes, qui ont été reçus à Downing Street pour évoquer l’impact de leur œuvre.

Aux Pays-Bas, un matériel pédagogique en cours

La mobilisation ne s’arrête pas au Royaume-Uni. Aux Pays-Bas, c’est le musée des médias Beeld en Geluid, basé à Hilversum, qui a pris l’initiative de collaborer avec Netflix pour développer un kit pédagogique complet autour de la série "Adolescence". Le projet vise à accompagner les enseignants dans l’utilisation de la série comme point de départ pour ouvrir le dialogue en classe.

Ce matériel inclura des extraits choisis de la série, des pistes de réflexion, ainsi qu’un manuel destiné aux enseignants pour les guider dans les échanges avec leurs élèves. L’objectif est de permettre aux jeunes de réfléchir de manière critique à ce qu’ils voient en ligne, tout en abordant des thématiques telles que le harcèlement, la radicalisation, les réseaux sociaux ou encore la masculinité toxique. Le contenu sera mis à disposition gratuitement sur le site du musée, avec le soutien du ministère de l’Éducation. "Nous trouvons essentiel de discuter du quotidien des jeunes, de ce qu’ils vivent et consomment en ligne. C’est un outil très concret pour lancer ce dialogue", explique un porte-parole du musée.

Et en Belgique ?

En Fédération Wallonie-Bruxelles, la série n’est ni prescrite ni systématisée dans les écoles. Interrogé ce jeudi, le cabinet de la ministre de l'Éducation Valérie Glatigny (MR) précise : ""Si la série peut être un bon point de départ d'une discussion dans les écoles par rapport aux radicalisations et à ses mécanismes, l'idée de prescrire une série et de la rendre obligatoire, comme le suggère le Premier ministre britannique, n'est pas envisageable de la même manière en FWB".

"En effet, en termes de législation, la liberté pédagogique des écoles et des pouvoirs organisateurs est la norme en la matière. La thématique est laissée à la 'liberté pédagogique' des équipes éducatives. Dans divers cours, il est néanmoins possible de parler de la thématique (français, religion, cours de philosophie et citoyenneté, …) à travers divers outils tels que des films, des séries et des lectures afin d'appréhender le sujet, susciter le débat, faire prendre conscience du phénomène", y ajoute-t-on.

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