Accueil Divertissement Actu People

Aya Nakamura ciblée par l’extrême droite : treize prévenus jugés pour incitation à la haine

Par RTL info avec AFP
Accusés d’avoir déployé une banderole raciste visant la chanteuse lors d’une action en mars dernier, treize membres du groupe identitaire « Les Natifs » comparaissent ce mercredi 4 mai à Paris.

Treize personnes, dont trois femmes, sont jugées ce mercredi 4 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour des injures racistes dirigées contre la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura. Cette audience intervient après une action menée en mars dernier par ces militants proches du groupe identitaire « Les Natifs », une émanation du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, dissous en 2021.

Une banderole raciste en bord de Seine

Le 9 mars 2024, les prévenus, âgés de 20 à 31 ans, avaient déployé une banderole à connotation ouvertement raciste sur les quais de Seine, en réaction à l’annonce de la participation d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. On pouvait y lire : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako », une formule reprenant les paroles de son titre « Djadja », associée à une référence dégradante à sa ville de naissance au Mali.

uri

L’action avait été filmée et relayée sur les réseaux sociaux, notamment par le média d’extrême droite « Livre noir », aujourd’hui rebaptisé « Frontières ».

Une artiste visée pour son succès

Aya Nakamura, de son vrai nom Aya Danioko, avait rapidement réagi sur ses réseaux sociaux : « Vous pouvez être raciste mais pas sourd… C’est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’État numéro 1 en débats etc. mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal », écrivait-elle dans un message teinté d’ironie.

Plusieurs associations, dont la Licra, SOS Racisme et le Cran (Conseil représentatif des associations noires), avaient alors signalé ces faits au parquet de Paris. La chanteuse avait également porté plainte. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH).

Un groupe identitaire dans le viseur

Parmi les treize personnes poursuivies figurent Antoine G., 27 ans, porte-parole des « Natifs », ainsi qu’Édouard M., 28 ans, présenté comme l’un des responsables du groupe. Tous sont jugés pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine ou de l’appartenance ethnique, ou pour complicité.

Le groupuscule « Les Natifs », suivi par plusieurs milliers de personnes sur les réseaux sociaux, est coutumier des actions médiatisées. En décembre 2023, il avait organisé un rassemblement en hommage à Thomas, un adolescent tué à Crépol (Drôme), une affaire toujours non élucidée. En mars, deux de ses membres, dont l’un des prévenus du procès Nakamura, avaient recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées exposés à la basilique Saint-Denis. Ils seront jugés jeudi à Bobigny pour ces faits.

Une artiste saluée, mais toujours ciblée

Aya Nakamura, 30 ans, grande figure de la scène musicale francophone, est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Son passage lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, prévu le 26 juillet sur le Pont des Arts aux côtés de la Garde républicaine, est déjà très attendu.

Ce choix a pourtant suscité des critiques au sein de l’extrême droite. Marion Maréchal, eurodéputée ex-Reconquête !, a notamment dénoncé « l’humiliation de la Garde républicaine obligée de danser sur du Aya Nakamura ».

Récompensée comme artiste féminine de l’année aux Victoires de la musique 2024, l’interprète de DNK continue malgré les attaques de s’imposer comme une figure incontournable de la culture populaire française.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus