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Thomas Mustin, connu sous le nom de Mustii, représentera la Belgique lors de l'Eurovision avec sa chanson "Before the Party’s Over". Le Bruxellois de 33 ans explique que cette chanson est une invitation à se lâcher et à être soi-même.
"Before the Party’s Over", c'est une chanson que vous allez défendre à l'Eurovision où vous représentez la Belgique. Vous n'êtes pas trop stressé ?
Pour le moment, je me lève et je me dis, mais dans quoi je me suis embarqué ? Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Mais en fait, je pense qu'après, le plaisir revient et je pense que la scène pour moi, c'est une cour de récré. Là, c'est la plus grande cour de récré possible donc, je crois que je vais m'amuser. Je pense que je fais bien d'y aller et j'essaie surtout de voir le truc comme un processus joyeux, créatif, moins l'aspect concours, rivalités ou pression. Je veux vraiment faire des rencontres et apprendre. J'y vais pour faire mon métier dans la joie et la bonne humeur.
L'eurovision, c'est assez particulier et varié en termes de talents, comment vous voyez le concours ?
C'est vrai que c'est très pluriel et varié. Il y a des choses qui sont plus sur le ton de l'humour, voire du deuxième degré, il y a des trucs plus dark. Je pense que tout est possible.
Quand j'ai vu la performance de Måneskin, il y a quelques années, je me suis dit en fait, "il y a moyen d'y aller, d'envoyer du lourd et de faire quelque chose de sincère et d'authentique".
Votre chanson s'appelle "Before the party's over", ça veut dire avant que la fête ne soit terminée. C'est une invitation à se lâcher, à être soi-même ?
C'est une chanson sur la résilience et sur le besoin de vivre sa vie de la manière la plus intense possible, d'essayer, de tenter, d'expérimenter, de sortir des carcans, d'enlever les chaînes, de s'assumer complètement.
Elle est faite en deux parties. La première partie de la chanson est plus inquiète, plus fragile. C'est plus un constat, une observation que la vie peut être une lutte et peut être plus ou moins violente. Et puis il y a une prise de conscience, qu'on n'a pas le choix de vivre sa vie de manière la plus intense possible, être soi-même. Et donc il y a un switch à un moment, un retournement de situation quand la chorale arrive, et là, c'est une explosion. Il y a quelque chose de beaucoup plus lumineux. J'avais besoin de cette fin, pour dire qu'il ne faut pas lâcher, il faut juste se montrer, s'assumer entièrement et se montrer au monde.
C'est facile d'oser s'assumer ?
Non, ce n'est pas facile, ça dépend du contexte. Mais c'est un combat permanent de se trouver complètement, d'être dans la plénitude totale, d'être dans le lâcher prise. On doit parfois se conformer à certaines choses. Et ici, c'est vraiment un appel à ça. Je vois ça aussi comme une sorte d'ode à la vie, donc on n'est pas si loin de la thématique de Sandra Kim, parce que c'est une ode à la vie qu'elle faisait, mais l'approche est un peu différente.
Pouvez-vous nous parler de la chorale qui arrive à la fin de la deuxième partie de la chanson ?
Le slogan de l'Eurovision, c'est "United by music", donc je voulais prendre un peu ça de manière littérale et j'ai demandé à plein de gens dans le monde entier, des non-professionnels, donc des voix lambda, de m'envoyer leur chœur sur la chanson. J'ai donné le texte sur Internet et l'idée était d'avoir un truc très massif, mais pas trop lisse, pas trop propre, pas une chorale pro, vraiment d'avoir une énergie de vie pour que ce soit hyper fédérateur.
Et donc j'ai reçu des voix d'Amérique du Sud, d'Asie, d'Europe et c'était incroyable d'entendre ces voix, ces accents différents. Après, il a fallu faire un choix, parce qu'il y en avait plus de 1.000. Et donc pour que le mix ne soit pas trop écrasé, j'ai fait un choix. Mais c'était hyper émouvant d'entendre ces gens chanter ces mots-là. C'est la partie la plus lumineuse de la chanson et donc c'est une manière pour moi de me sentir un peu moins seul sur cette énorme scène.
Sur scène, vous accordez beaucoup d'importance aux paillettes, etc. Est-ce que ça fait partie du personnage musical ou ça fait partie de vous ?
Mustii c'est une forme d'alter ego, mais c'est aussi une loupe sur moi-même. Évidemment, ça doit être le plus honnête possible et c'est une mise à nu. Mais c'est joué avec une forme d'alter ego. Et donc, il y a une part de flamboyance, de glamour, mais il y a quelque chose aussi un peu mélancolique qui est toujours là.
Et c'est le contraste que j'ai voulu mettre dans la chanson et en même temps quelque chose d'assez épique, d'assez drama et une mélancolie qui se confronte à une force et un élan vital. C'est vraiment la ligne rouge chez moi.
Au-delà de l'Eurovision, il y a une tournée qui arrive en Belgique, à l'Ancienne Belgique et à Forêt National.
C'est assez fou pour moi parce que ça fait longtemps que je passe devant cette salle en me disant que ce serait quand même chouette de pouvoir remplir cette salle un jour. Là, ça se concrétise, donc j'ai encore du mal à réaliser.
Vous allez également jouer dans un film avec Romain Duris ?
"La Nuit se traine", c'est le premier long métrage de Michiel Blanchart. C'est un thriller qui est très bien écrit, donc je suis très impatient de le voir. Je ne connais pas la date de sortie, mais ça va sortir dans quelques mois.



















