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« Je suis assez fier de pouvoir intégrer cela dans mon travail » : Woodkid signe la musique d’un célèbre jeu vidéo

Par RTL info avec AFP
Le musicien français, passionné de jeux vidéo depuis l’enfance, a signé la bande originale du très attendu « Death Stranding 2 ». Une collaboration artistique exigeante avec le créateur japonais Hideo Kojima.

À quelques jours de la sortie de « Death Stranding 2 », Yoann Lemoine, alias Woodkid, se livre sur cette aventure artistique hors normes. L’auteur-compositeur-interprète français a composé la bande originale du nouveau jeu du créateur japonais Hideo Kojima, et évoque un processus de création à la fois intime, complexe et inédit.

« Le principal challenge, c’est de faire de la musique procédurale, c’est-à-dire de la musique qui évolue avec le joueur, avec les actions du joueur », explique Woodkid. « Et de quand même faire des chansons de pop chantées. Parce que je chante dans les chansons. C’est une bande-son, mais elle est chantée. »

Le compositeur décrit un processus unique, presque organique : « On doit déplier les chansons, presque comme un origami, et en faire une version de plusieurs heures parfois, qui ensuite va être condensée, reprogrammée par les programmeurs. Il faut que ça marche à chaque fois, que chaque chanson, chaque séquence harmonique et percussive reste cohérente ».

Une rencontre artistique avec le créateur japonais

La collaboration entre Woodkid et Hideo Kojima, initiée en 2020 par une connaissance commune, repose sur une profonde affinité créative. « C’est très facile de travailler avec Hideo Kojima. C’est un vrai artiste. Le langage qu’on parle, c’est du langage d’émotions, de sensations, d’idées. C’est très impressionniste : on échange des textures, des percussions, des essais de voix, pendant qu’il me décrit des scènes et des personnages. On construit tout ça en ping-pong. »

Déjà utilisé dans le premier « Death Stranding », l’univers musical de Woodkid s’intègre naturellement à l’esthétique de Kojima. « On a connecté très vite, je pense qu’on a des fantasmes communs. Une noirceur onirique, fantasmagorique, parfois mélancolique, qui nous unit. »

Une passion née dans l’enfance

Pour Woodkid, participer à ce projet est une forme d’accomplissement personnel : « Le jeu vidéo, quand j’étais jeune, c’était vraiment une échappatoire à plein de choses. Je rentrais de l’école, le jeu vidéo était mon rêve, ce qui a construit mon imaginaire ». Une passion de toujours qu’il assume aujourd’hui pleinement : « Je suis assez fier d’être un artiste musical mainstream, et en même temps de pouvoir intégrer dans mon travail la culture du jeu vidéo avec laquelle j’ai grandi ».

La bande originale, « Woodkid for Death Stranding 2 », qui sort ce vendredi 13 juin, condense ce travail titanesque en 16 titres, dont deux duos avec Elle Fanning et Bryce Dessner (The National). Le Suginami Junior Chorus, célèbre chœur japonais d’enfants, apporte une touche chorale emblématique du style de l’artiste.

Une approche collaborative et discrète

Loin de rechercher la lumière, Woodkid cultive le goût du collectif : « Je ne suis pas une star. Je crois aux œuvres plus qu’aux artistes. Je préfère me concentrer sur les objets que je fabrique. » Un regard qu’il applique aussi à sa collaboration avec le pianiste Yvan Cassar pour cette bande originale, ou encore à ses projets précédents avec Mylène Farmer, Lana Del Rey ou Taylor Swift.

Woodkid souligne aussi l’évolution du regard porté sur le jeu vidéo dans les milieux artistiques : « L’industrie du jeu vidéo a été snobée pendant très longtemps par les milieux élitistes. Ça change énormément. C’est assez ironique et marrant de voir l’attrait que la mode ou la musique peuvent avoir maintenant que c’est une industrie plus qu’impactante culturellement. »

Et l’intelligence artificielle ?

Interrogé sur l’IA, Woodkid se montre partagé : « Je ne suis pas théoricien de l’AI. J’utilise les outils, je les essaye. Ils me rebutent, j’en ai marre. Je suis excité, je n’en peux plus… C’est le bordel dans ma tête. » Une seule ligne rouge cependant : « La seule chose que je ne veux pas, c’est que mes potes perdent leur job. »

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