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"La culture africaine a perdu un monument": Bamako rend un dernier hommage à Amadou Bagayoko, figure légendaire de la musique malienne

Le chanteur, moitié du duo emblématique Amadou et Mariam, est décédé à l’âge de 70 ans. Ce dimanche 6 avril, des milliers de personnes se sont rassemblées pour saluer sa mémoire

Des milliers de personnes se sont réunies dimanche à Bamako pour dire adieu à Amadou Bagayoko, chanteur et guitariste malien emblématique, décédé vendredi à l’âge de 70 ans. Famille, proches, admirateurs, artistes et responsables politiques ont pris part à une cérémonie d’hommage émouvante, avant une prière mortuaire dans le quartier où vivait l’artiste, sur la rive droite du fleuve Niger.

Le ministre de la Culture, Mamou Daffé, a salué un homme "qui a porté haut la culture malienne". Vêtu de blanc ou de noir, le public rassemblé sous de grandes tentes a écouté des chants, des louanges, parfois entrecoupés de sanglots. Certains brandissaient des portraits du chanteur, comme pour retenir une dernière fois son image.

Un monument de la culture africaine

Salif Keïta, ami et compagnon de route musical, a rendu un hommage poignant à celui qu’il qualifie de "monument" : "La culture africaine a perdu un monument. Avec ses talents, son calme, son tempérament et sa conduite sociale, Amadou était un exemple social. On a perdu un collègue, un ami, un parent. C’est surtout l’Afrique qui a perdu. C’est un grand vide, mais ses disques sont là, ses textes sont là. Il ne mourra jamais…"

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Des femmes se recueillent lors de la cérémonie funéraire du guitariste et chanteur Amadou Bagayoko. ©Belga

Pour Mamou Daffé, "Amadou et Mariam ont beaucoup contribué à la culture du Mali et de l’Afrique. C’est le lieu de les saluer et de transmettre les salutations des plus hautes autorités du Mali". Et de rappeler que, malgré sa cécité, Amadou Bagayoko a su démontrer que le handicap n’était "pas un frein pour aider son pays".

Une carrière exceptionnelle aux côtés de Mariam

C’est en 1976, à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, qu’Amadou Bagayoko a rencontré Mariam Doumbia. Lui avait 21 ans, elle 18. Ensemble, ils partagent une passion pour la musique et ne se quitteront plus. Le couple accède à la renommée internationale en 2004 avec l’album "Dimanche à Bamako", produit par Manu Chao, dont le succès résonne bien au-delà des frontières du Mali.

"Amadou est parti comme ça. Je vais désormais rester seule dans la vie", a confié Mariam Doumbia, bouleversée. Le couple a eu trois enfants. Leur fille Kadiatou, habillée de noir, a également pris la parole : "Mon père était discret et pieux. Au-delà de l’art, il a cultivé l’humanisme".

Une inhumation dans l’intimité

Amadou Bagayoko a été inhumé dans le jardin de sa maison, selon les souhaits de la famille. Le porte-parole Djiby Sacko a confirmé que la cérémonie s’est tenue dans l’intimité familiale.

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Mariam Doumbia, épouse et partenaire musicale du guitariste et chanteur Amadou Bagayoko, assise à côté du célèbre chanteur malien Salif Keita lors de la cérémonie funéraire de son mari à Bamako le 6 avril 2025. ©Belga

 

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