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Fair-play financier: Paris sanctionné ou Paris libéré?

C'est l'heure des comptes pour le Paris SG: le club parisien, auteur d'un mercato gargantuesque l'été dernier avec plus de 400 millions d'euros dépensés, attend de savoir cette semaine si cette activité va lui valoir les foudres de l'UEFA et de son instance de contrôle du fair-play financier.

Cela aura jusqu'au bout été l'un des mots-clés de la saison parisienne: lors de l'exercice précédent, il n'avait été question que de "Remontada", cette humiliation infligée par Barcelone (6-1) en huitièmes de Ligue des champions, alors que Paris avait gagné le match aller 4-0. Cette saison, c'est le fair-play financier qui a beaucoup fait parler.

Ce mécanisme a été mis en place au début des années 2010 par l'UEFA pour éviter que les clubs de foot engagés dans ses compétitions (Ligue des champions, Europa League) ne dépensent plus qu'ils ne gagnent par leurs propres moyens, ni n'affichent un déficit supérieur à 30 millions d'euros cumulé sur trois exercices. Ce, même si son propriétaire est immensément riche.

Or, Paris a beaucoup, beaucoup dépensé l'été dernier pour s'attacher les services de la superstar Neymar (222 millions d'euros, le montant de sa clause libératoire, versés à Barcelone) puis de la pépite Kylian Mbappé (135 millions d'euros + 45 de bonus).

Selon les médias spécialisés, une cinquantaine de millions d'euros devaient être trouvés pour équilibrer les comptes. Ce pourrait être davantage car les contrats passés par le club parisien avec des parties liées, c'est-à-dire des entreprises ou organismes proches de son actionnaire, l'Etat qatari (Ooredoo, Qatar National Bank, office du tourisme qatari...), ont été "significativement surévalués", selon un cabinet indépendant spécialisé en marketing sportif et mandaté par l'UEFA.

Embêtant pour Paris, qui avait déjà été puni en 2014 à la suite d'un contrat passé avec l'office du tourisme du Qatar, que l'UEFA avait jugé surévalué. Les sanctions (lourde amende, restriction de joueurs inscrits en Ligue des champions, etc.) ont été levées depuis et le PSG plaide qu'un autre cabinet indépendant ne propose pas la même décote.

- Quel impact sur le mercato ? -

Il a aussi signé de nouveaux contrats de sponsoring et estime que la présence de Neymar dans ses rangs lui permet d'augmenter ses prétentions financières. Son mercato de l'été dernier avait toutefois agacé plusieurs places fortes du football européen, notamment en Espagne, privant le PSG de précieux soutiens de son secteur.

La décision que va prendre l'UEFA aura en tout cas forcément un impact sur l'été du club français. Son nouvel entraîneur, Thomas Tuchel, aimerait sans doute recruter des joueurs qu'il a choisis pour construire l'équipe qui lui convient en vue de la saison prochaine. Paris devra de toute façon recruter, au moins un milieu défensif pour faire oublier le garant de son jeu pendant les années Laurent Blanc, l'international italien Thiago Motta.

Mais l'UEFA pourrait décider de limiter ses capacités de recrutement, comme cela avait été le cas en 2014. Ce qui pousserait Paris à se tourner vers des joueurs aux noms moins ronflants qu'espéré...

Cela pourrait-il freiner la venue évoquée dans les médias de Gianluigi Buffon? L'Italien est libre mais il faudra payer son salaire... et l'instance helvétique peut aussi limiter la masse salariale du club.

Voire, dans le pire des cas pour le PSG, prononcer une exclusion de toutes compétitions européennes. Ce serait un coup terrible pour les ambitions du champion de France, qui n'a pas recruté Neymar pour disputer les coupes nationales qu'il gagne sans discontinuer depuis cinq ans. Le PSG affiche toutefois sa confiance avant le verdict, attendu en milieu de semaine.

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