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Décision prise en novembre, fatigue mentale: les coulisses du départ de Jürgen Klopp

La planète football a connu une déflagration vendredi avec l'annonce surprise du départ de Jürgen Klopp en fin de saison, après plus de huit ans d'une aventure riche en trophées à Liverpool, mais qui a laissé l'entraîneur "à court d'énergie". "C'est que je suis, comment dire, à court d'énergie", a déclaré l'entraîneur de 56 ans, vainqueur de six trophées majeurs en plus de huit ans, dans un entretien accordé au site du club.

L'Allemand, devenu coqueluche d'Anfield par sa fougue et ses succès, tentera d'empiler un ou plusieurs titres de plus d'ici mai, histoire d'épaissir encore davantage sa légende dans la cité portuaire et populaire du nord-ouest de l'Angleterre. Son Liverpool FC occupe la tête du championnat d'Angleterre après 21 journées, devant son grand rival Manchester City, est encore en lice en Coupe d'Angleterre (4e tour) et Ligue Europa (huitièmes de finale), et tentera de mettre la main sur la Coupe de la Ligue, le 25 février en finale contre Chelsea.

"J'aime tout" de Liverpool

"Pour moi, il était super, super, super important que je puisse aider à remettre cette équipe sur les rails" après "une saison super difficile" l'an dernier, a expliqué l'ancien entraîneur de Mayence et du Borussia Dortmund. Liverpool avait fini l'exercice en trombe mais cela n'avait pas suffi pour accrocher un billet en Ligue des champions, le grand bain dans lequel les Reds ont l'habitude d'évoluer.

Klopp a remporté la prestigieuse Coupe d'Europe en juin 2019 face à Tottenham en finale, avant de décrocher le très relevé championnat d'Angleterre en 2020, trente ans après le dernier titre des Reds en Premier League. Ces deux faits d'armes, parmi d'autres, lui ont permis de marcher sur les traces de la légende absolue d'Anfield, l'Ecossais Bill Shankly (en poste de 1959 à 1974), et d'autres entraîneurs aussi entrés dans l'histoire du club de la Mersey, comme Bob Paisley (1974-1983), Kenny Dalglish (1985-1991) ou encore Gérard Houllier (1998-2004).

"Je peux comprendre que ce soit un choc pour beaucoup de monde, quand vous l'apprenez pour la première fois, mais je peux évidemment l'expliquer, ou au moins essayer de l'expliquer", a-t-il dit à propos de son départ programmé en fin de saison. "J'aime absolument tout de ce club, j'aime tout de la ville, j'aime tout de nos supporters, j'aime l'équipe, j'aime le staff. J'aime tout. Mais le fait que je prenne quand même cette décision vous montre que je suis convaincu que c'est celle que je dois prendre". L'usure mentale a donc pris le dessus sur l'amour inconditionnel que voue Klopp au club qu'il a rejoint en octobre 2015, comme successeur du moins aimé Brendan Rodgers.

Décision dès novembre

Il assure avoir informé les propriétaires de son choix dès le mois de novembre, incapable de se projeter vers la saison suivante. "Lorsque nous étions assis ensemble et que nous parlions des recrues potentielles, du prochain stage d'été et de la possibilité d'aller où que ce soit, l'idée m'est venue, 'Je ne suis pas sûr d'être encore ici', ce qui m'a surpris moi-même", a-t-il rembobiné.

L'annonce du départ de Klopp allait forcément être "un coup dur pour le club quand elle allait tomber. Je pensais simplement que ça arriverait dans quelques années", a réagi l'ancien défenseur Jamie Carragher sur le réseau social X. Ce ne sera "pas une tâche facile" de trouver un successeur capable "de comprendre ou de s'adapter aussi vite que possible à la culture et à la manière de jouer" de Liverpool, a résumé Ryan Babel, également passé par les Reds.

"Attendez, les gars, vous avez raison... en fait c'est facile... Simplement: Xabi Alonso", a-t-il ensuite ajouté, citant l'ancien milieu défensif espagnol de Liverpool, en pleine lumière sur le banc du Bayer Leverkusen (24 victoires et 3 nuls en 27 matches). L'Angleterre va en tout cas devoir s'habituer à vivre sans Klopp, l'entraîneur à la plus longue longévité actuellement en Premier League, et dont la rivalité sportive avec Pep Guardiola et Manchester City a irrigué toutes ces palpitantes dernières années.

Pour "JK", l'émotion et les frissons devraient être au rendez-vous dès dimanche (14h30 GMT) à Anfield en Coupe d'Angleterre contre Norwich City, club de D2 entraîné par un de ses meilleurs amis, David Wagner. Et le mythique chant "You'll Never Walk Alone" résonnera probablement un peu plus fort qu'habituellement.

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