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La génération dorée des Espoirs français, avec Khéphren Thuram et Rayan Cherki en tête, a du plomb dans l'aile à un an des Jeux de Paris-2024, le fiasco de son élimination en quart de finale de l'Euro sonnant comme un nouvel échec pour Sylvain Ripoll.
Encore raté. Malgré ses jeunes cadors, tous titulaires dans des clubs des plus grands championnats européens, les Bleuets de 2023 n'ont pas fait mieux qu'il y a deux ans en Hongrie et en Slovénie (élimination en quarts), et encore moins bien qu'il y a quatre ans aux Pays-Bas (élimination en demie).
Une fois de plus, puisque les Bleuets ne sont parvenus au sacre européen qu'une seule fois dans leur histoire, en 1988, quand l'équipe comptait dans ses rangs Laurent Blanc, Eric Cantona, Franck Sauzée ou Christophe Galtier.
Trente-cinq ans, une éternité. Une malédiction. Pierre Kalulu, le défenseur des Bleus et de l'AC Milan résumait le rôle ingrat que les jeunes Français doivent endosser en même temps que le maillot Espoir: "On te dit: +encore heureux+ quand tu gagnes et +comment t'as fait?+ quand tu perds".
C'est ce qu'on ne manquera pas de dire encore à Maxence Caqueret, le capitaine, et ses coéquipiers à qui l'on prédisait pourtant le titre en début de tournoi. Eux-mêmes avaient fini par y croire profondément.
L'échec de cette génération, née en 2000, c'est aussi celui du sélectionneur Sylvain Ripoll, à la tête des Espoirs depuis 2017. Le technicien breton est certes parvenu à qualifier la France à trois Euros consécutifs, après une longue période de disette avant lui, mais il n'a jamais pu faire mieux qu'une demi-finale, lors de son premier tournoi en 2019.
- Autre équipe à Paris -
Dans le souffle de la désillusion ukrainienne, dimanche, Ripoll ne s'est pas détourné de sa responsabilité. "L'objectif qui m'avait été fixé, c'était les demi-finales. Factuellement, on n'est pas dans les clous."
Prolongé à plusieurs reprises par Noël Le Graët, l'ancien président de la Fédération dont il était proche, l'ancien entraîneur de Lorient sera-t-il maintenu par Philippe Diallo, le nouveau patron de la FFF?
Le comité exécutif pourrait évoquer le sujet dès mardi à l'occasion de sa prochaine réunion puisqu'un point sur les sélections nationales, prévu régulièrement, figure à l'ordre du jour.
Le contrat de Ripoll, également en charge de la sélection olympique, court jusqu'aux Jeux de Paris-2024, où il ne sera pas pardonné à la France un nouveau faux-pas.
Interrogé dimanche, l'intéressé a préféré temporiser: "Il ne faut pas tout mélanger. Les Jeux olympiques, c'est quelque chose à part. On va digérer. On discutera après avec la direction."
Avec ou sans lui, la France doit trouver la formule qui lui permet d'allier le talent des joueurs qui compose ses groupes successifs et la cohésion indispensable pour aller loin dans ces compétitions relevées, comme l'a montré l'Ukraine et sa solide ossature de joueurs du Shakhtar Donetsk, face aux Français.
Ce sera sans une grande partie du groupe présent en Roumanie. Sur les vingt-trois joueurs présents, plus d'une dizaine ne seront plus éligibles pour participer aux JO.
Parmi les rescapés potentiels, il y a des motifs d'espoir. Le gardien Lucas Chevalier, bombardé N.1 alors qu'il devait être remplaçant au début du tournoi, a, jusqu'aux quarts, répondu aux attentes plaçées en lui.
Le Lyonnais Bradley Barcola, pas loin d'être le meilleur Bleu, a montré pourquoi tant de grands clubs le convoitent cet été. Son coéquipier à l'OL, le défenseur Castello Lukeba, est le seul joueur à avoir été titulaire lors de toutes les rencontres. Enfin Rayan Cherki, le benjamin de l'équipe, le plus talentueux assurément, a un an pour gagner en constance durant un match.
Si on leur agrège les megastars Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, candidats aux Jeux, et les néo-retraités Hugo Lloris et Raphaël Varane, susceptibles d'effectuer un dernier tour de piste à Paris, l'équipe de France aurait belle figure sur le papier.
Sur le papier, mais en réalité?