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Romain Ntamack, ouvreur promis au plus grand avenir et champion du monde des moins de 20 ans en juin dernier, débutera samedi son 3e match en autant de journées de Top 14 au centre de l'attaque toulousaine: un repositionnement dont profite autant le joueur que son club.
"Peut-être" que ses performances en équipe de France U20 ont donné quelques idées au staff toulousain, reconnaît-il. Replacé au centre de l'attaque tricolore à partir de la troisième rencontre face à l'Afrique du Sud (46-29), Ntamack (19 ans) a éclaboussé de son talent la suite de la compétition remportée par les Bleuets face à l'Angleterre (33-25) en juin.
A Lyon (16-16) et à Grenoble (23-20), c'est donc avec le numéro 12 dans le dos que cet ouvreur de formation a débuté la saison.
"Je pense que c'est bien pour mon apprentissage: ce sont deux postes qui se ressemblent et cette expérience me servira quand je repasserai à l'ouverture", semble apprécier le fils d'Émile, ancien ailier international (46 sélections), quadruple champion de France et double champion d'Europe avec Toulouse.
Couché sur la liste Elite à 18 ans à peine -par Guy Novès en juin 2017- alors qu'il n'avait pas encore disputé la moindre rencontre en Top 14, Ntamack a ensuite été protégé par le même club qui a limité ses apparitions en équipe première (5 matches dont 3 titularisations en Top 14, autant en Challenge européen).
- De la place au centre -
Depuis cet été, la donne a changé. Avec les performances des jeunes Français au championnat du monde, "le regard du monde pro a évolué", estime Ntamack, qui peut s'appuyer sur l'exemple de Louis Carbonel, N.10 en phase finale lors du Mondial et titulaire pour la reprise avec Toulon. "Les clubs de Top 14 savent qu'ils peuvent compter sur nous et c'est le cas ici où on me fait confiance".
Au centre pour le moment, où les départs de trois cadres -Fritz (retraite), Fickou (Stade Français) et David (Castres)- sont une aubaine pour les jeunes pousses comme Ntamack ou Pierre Fouyssac (23 ans), recruté à Agen.
"On a envie de lui donner du temps de jeu et c'est bien pour lui d'évoluer à ce poste", explique Régis Sonnes, co-entraîneur principal des Rouge et Noir. "Cela permet de soulager Zach (Holmes, le demi d'ouverture australien, NDLR) dans l'animation offensive et il apporte beaucoup défensivement également".
- Alternance 10-12 -
"C'est un projet de jeu où le 10 et le 12 alternent beaucoup et où je ne me sens pas perdu", sourit le jeune prodige dont les qualités -vitesse, lecture du jeu- collent parfaitement à la philosophie de jeu du Stade Toulousain, un des clubs qui marque le plus d'essais sur des ballons de récupération.
"On a une équipe qui privilégie la vitesse et le mouvement et avoir deux 10 sur le terrain, c'est un avantage", poursuit Ntamack, qui sera une nouvelle fois titulaire au centre face à La Rochelle samedi.
Mais alors que la France se cherche un ouvreur depuis des lustres, cette reconversion au centre peut-elle freiner son ascension, lui qui a gagné le dernier Tournoi des six nations à la charnière ? "Moi, je veux juste grappiller du temps de jeu et cette année je pense que ça va être le cas. Ensuite, ce sera à moi de montrer que je peux m'installer sur la durée."