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Installé aux Etats-Unis depuis un an et demi, Léon Marchand tient à mener sa carrière de nageur tout en poursuivant ses études d'informatique. "C'est important de faire les deux", dit-il en évoquant son quotidien entre cours, révisions, entraînements et compétitions.
"La natation prend déjà beaucoup de temps donc quand je rentre chez moi, je n'ai pas envie de penser à ça. J'ai envie de me vider un peu la tête", raconte à l'AFP le jeune homme de 20 ans, étudiant-nageur à l'Université d'Arizona State.
"Quand j'ai un cours après un entraînement, ça me permet vraiment de penser à autre chose, et quand ensuite je reviens à l'entraînement, je suis plus détendu, plus serein".
Cette approche semble porter ses fruits puisque le Toulousain, qui s'est révélé l'an dernier avec deux titres mondiaux, a fait tomber récemment un nouveau record dans le championnat universitaire américain, celui du 400 yards quatre nages (3 min 31 sec 84). C'était le 21 janvier dernier lors d'une compétition par équipes entre son université et celle de Californie.
"Je ne m'attendais pas à faire ce temps à ce moment-là de l'année mais j'étais super content de le faire à la maison, devant mes potes. C'était cool", dit-il.
Un an et demi après son arrivée à Phoenix pour s'entraîner sous les ordres de Bob Bowman, l'homme qui a mené Michael Phelps à 23 titres olympiques, Léon Marchand a désormais ses habitudes dans l'Arizona.
- Dans l'eau à 6 heures -
En colocation avec quatre autres nageurs dans une maison située à une dizaine de minutes de route du campus, le Toulousain a un programme bien réglé qui commence par le lever à 5 heures pour un premier entraînement dès 6 heures. "A 6 heures, il faut être dans l'eau sinon on se fait vraiment crier dessus, c'est strict ici au niveau des horaires", sourit-il.
Entraînement du matin, petit-déjeuner, sieste. Puis cours -entre deux et trois heures par jour-, repas, entraînement de l'après-midi, stretching, musculation... "Après, je rentre et je fais mes devoirs. La journée commence tôt mais au moins on finit assez tôt et on a le temps de faire ses devoirs, de se coucher tôt et de profiter de la soirée".
"Ce n'est pas facile parce que je suis dans un diplôme de programmation. C'est déjà un des plus difficiles à gérer quand on ne fait que ça, donc c'est vrai que quand on nage en même temps, c'est assez difficile. Mais le système permet quand même d'arriver à avoir un équilibre entre les deux", explique le Toulousain, qui complète actuellement la deuxième année de son cursus américain, avec l'envie de se spécialiser dans le développement de logiciels. "Pour l'instant je m'en sors super bien... Tout se passe bien, mais il faut bosser!"
- Le Grand canyon, "le rêve" -
A un an et demi des Jeux olympiques à Paris, où il devrait être l'une des grandes stars du bassin de la Défense Arena, il réfléchit toutefois à réduire son programme de cours pour 2024. "Comme ça j'aurai plus de temps pour récupérer après l'entraînement", explique-t-il. "Ce sera plus +focus+ sur la natation même si j'aurai quand même des cours à côté pour avoir mon équilibre."
Son emploi du temps chargé entre piscine et salles de cours lui laisse-t-il tout de même un peu de temps pour des loisirs?
"J'essaye de finir mon brevet de pilote", raconte-t-il. "J'ai commencé en France mais je n'ai pas eu le temps de le passer. Je me suis dit que j'allais le finir aux US, mais c'est assez compliqué. Il y a pas mal de papiers administratifs parce que quand on est étranger on ne peut pas piloter un avion comme ça".
"J'ai réussi à faire une quinzaine d'heures aux US quand même l'année dernière, et cette année il faut que je m'y remette. J'aimerais bien avoir ma licence de pilote privé. En plus en Arizona, c'est génial parce qu'on peut aller voir le Grand Canyon, c'est à une heure en avion. Donc c'est vraiment le rêve! Il faut que je m'y colle, mais j'ai pas trop le temps en ce moment!"