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Ce n'est sans doute pas un hasard si les Bleus ont livré leur meilleure performance défensive du Mondial de hand lundi contre la Slovénie (35-31): ils ont enfin pu compter sur Luka Karabatic, pièce maîtresse de l'arrière garde de retour de blessure et promue capitaine à l'automne.
Ménagé en raisons de douleurs au dos lors des deux premières rencontres, le cadet des frères Karabatic (34 ans, 134 sél.) a apprécié ces premières minutes disputées dans la compétition avant d'affronter le Monténégro mercredi (18h00) à Cracovie pour lancer le tour principal.
"C'était une semaine compliquée mais j'étais avec les copains" a ainsi commenté Luka Karabatic, mettant ainsi en avant le groupe.
C'est justement par sa propension, selon le sélectionneur Guillaume Gille, à faire passer le collectif avant l'individu qu'il a été choisi pour prendre le capitanat en octobre, quand a été officialisé le retrait de Valentin Porte.
Porte, nommé en novembre 2021 en remplacement de Mickaël Guigou, après un Euro-2022 difficile au plan personnel, ne se sentait "plus en capacité à remplir la fonction de capitaine", préférant redevenir "un joueur au service de l’équipe de France".
"C'est un capitaine d’engagement, qui sur le terrain est prêt à tout pour l’équipe, toujours au service du groupe, avec une capacité rare d'engagement pour le projet" estime Gille au sujet de Luka Karabatic.
"Par sa présence au coeur de notre défense, c'est un de nos deux piliers (avec Ludovic Fabregas). En attaque, on le trouve aussi beaucoup. C'est un joueur complet à l'état d’esprit remarquable" ajoute le sélectionneur.
Revenu au handball à 19 ans après une bonne carrière de tennis chez les jeunes (il a été classé -4/6), le pivot de 2,02 m a d'abord été exclusivement utilisé en défense, digne successeur de Didier Dinart, le spécialiste du secteur des "Experts".
- "La force tranquille" -
Après avoir connu sa première cape internationale en 2011, le frère cadet de Nikola s'est véritablement fait un prénom en Bleu lors du titre de champion d'Europe en 2014.
Deux sacres mondiaux (2015 et 2017) et l'or olympique (2021) suivront, avant donc la promotion au rang de capitaine, lui qui l'est déjà au Paris SG.
"Je suis là depuis pas mal de temps. Quand on m'a parlé de ce rôle, cela ne m'a pas posé de problème car ça ne me dérange pas d'être mis en avant, comme ça ne me dérange pas de ne pas l'être. C'est toujours l'équipe de France le plus important. C'est un honneur et une grande fierté" souligne Luka Karabatic.
Des mots posés et emprunts d'humilité qui résonnent avec ceux de Nedim Remili, son actuel partenaire en équipe de France et ancien au PSG.
"Dans un groupe avec beaucoup de grands joueurs et de grandes personnalités, c’est la force tranquille, le capitaine de l’exemple, qui n'a jamais un mot plus haut que l’autre, qui n'est pas là à faire du brouhaha comme moi (rires). Il se donne toujours à fond dans tout" décrit l'arrière droit ou demi-centre.
L'un de ces "grands joueurs" qui le connaît bien, son frère Nikola (38 ans), est "heureux pour cette distinction individuelle qui vient récompenser son travail, son implication, son leadership".
Mais, glissait-il malicieusement à l'AFP avant le Mondial: "Je reste malgré tout l’aîné des deux, donc même si c’est mon capitaine et que je l’écoute, il m’écoute aussi."