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Trois jours après être devenue championne du monde au bout de la poursuite, Julia Simon a terminé cinquième de l'individuel, pénalisée par trois fautes au tir, mercredi à Oberhof (Allemagne), où la Suède a réalisé un doublé, avec Hanna Oeberg et Linn Persson.
La première balle, la dernière, plus une entre les deux : avec trois minutes de pénalité héritées de trois cibles manquées, Simon n'a pas pu se faire une place sur le podium malgré le meilleur temps de ski : elle se classe cinquième, à 1 min 21 sec de Oeberg.
Avec un 19 sur 20 au tir, l'aînée des soeurs Oeberg a devancé de dix secondes sa compatriote Linn Persson, auteure d'un sans-faute, et de 28 sec l'Italienne Lisa Vittozzi, à laquelle la victoire a échappé en même temps que son ultime balle.
L'individuel, le format le plus long du biathlon (15 km pour la course féminine), convient décidément à Oeberg : la Laponne de 27 ans en avait déjà été sacrée championne olympique de la spécialité en 2018, championne du monde l'année suivante, et médaillée d'argent aux Mondiaux il y a deux ans.
- "J'avais oublié le titre" -
"J'avais oublié le titre (gagné en poursuite dimanche), j'avais vraiment envie de repartir à zéro, de remettre le travail en place. J'avais l'impression d'être dans un bon état d'esprit" mais "je me suis torpillée ma course toute seule", résume Simon.
"Je suis très satisfaite du ski que j'ai produit, c'est un point très positif, surtout en deuxième semaine de Championnats du monde, ça montre que ma forme est là", positive la Savoyarde de 26 ans, presque 40 secondes plus rapide que Oeberg sur la piste mercredi.
"Mais il y a eu trop d'erreurs sur le pas de tir, regrette-t-elle. Je suis déçue parce que j'avais les jambes pour aller chercher une belle course."
A défaut d'une course aboutie, Simon a identifié un axe de progression.
"C'est souvent comme ça avec moi : dès que j'ai vraiment la forme en ski, j'ai du mal à concrétiser derrière la carabine, c'est un point à travailler pour les prochaines années, explique-t-elle. Mais c'est frustrant aujourd'hui."
Sa rivale N.1 pour le gros globe de cristal en Coupe du monde, Elvira Oeberg, la cadette de la fratrie, déjà malade pour la poursuite, a également renoncé à l'individuel.
- Boe vise le sept sur sept -
Comme la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland, mais il s'agissait pour elle, qui n'a lancé son hiver qu'en janvier après avoir été affaiblie par deux virus à l'intersaison, de se préserver en vue des prochaines courses à Oberhof.
A commencer par le relais mixte simple dès jeudi après-midi, course non olympique mais dans laquelle elle sera associée à celui qui règne sans partage sur ces Mondiaux, Johannes Boe, selon la liste de départ officialisée.
Déjà quatre fois médaillé d'or en autant de courses disputées dans la forêt de Thuringe depuis une semaine (sprint, poursuite, individuel et relais mixte), Boe s'attaque donc à un septuplé inédit. Après le relais mixte simple, il lui restera deux courses : relais masculin samedi et mass start dimanche.
S'il s'impose en mass start, il deviendra le tout premier biathlète à remporter les quatre épreuves individuelles dans une même édition des Championnats du monde. Ni Ole Einar Bjoerndalen ou Martin Fourcade n'y sont parvenus.
Dans le sillage de Simon, une autre Française s'est invitée dans le top 10, Lou Jeanmonnot, septième avec deux fautes, à plus de deux minutes et demie de Oeberg. Anaïs Chevalier-Bouchet, 16 sur 20 au tir, s'est elle classée douzième, à plus de trois minutes.