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"64 élèves qui n'ont pas encore de transport": un directeur de l'enseignement spécialisé estime que le ramassage scolaire a de gros retards en Wallonie

En collaboration avec les écoles et le SPW Mobilité, des enfants peuvent bénéficier d'une navette organisée par le TEC pour se rendre à l'école. Mais la procédure aurait du retard cette année, et ce sont surtout les élèves de l'enseignement spécialisé qui en seraient victimes. Nous avons discuté avec un directeur de Verviers.

L'enseignement spécialisé permet de scolariser les enfants présentant certains types d'handicap, mentaux ou physiques. Il y a différents types d'enseignement, répondant aux difficultés que représentent les différentes formes d'handicap.

Actuellement, en région liégeoise notamment, il y aurait du retard dans la prise en charge du transport (un peu particulier, voir ci-dessous) de certains élèves de l'enseignement spécialisé. "822 dossiers sont en attente, dont plus de 400 sur Liège. Ce sont autant de famille dans l'attente, voire d'enfants qui ne peuvent pas aller à l'école", nous a écrit le directeur d'une école située à Verviers.

C'est quoi le 'ramassage scolaire' ?

Depuis longtemps, le 'ramassage scolaire' existe en Wallonie. Il s'agit de l'organisation du transport des élèves vers leur école, dans certaines conditions. Une organisation qui implique l'école, le SPW (Service Public Wallonie) Mobilité et le TEC (qui éventuellement sous-traite la tâche finale à certains transporteurs privés…).

Selon le SPW Mobilité, environ 27.000 élèves utilisent 940 circuits chaque année pour se rendre à l'école. Il y a quelques conditions, comme le fait d'habiter à plus d'un kilomètre de son école, de ne pas avoir la possibilité d'utiliser une ligne régulière du TEC, et de se rendre à l'école la plus proche de son domicile.

Ce service est payant pour tout le monde, mais pas pour l'enseignement spécialisé. La raison ? Toutes les écoles de l'enseignement spécialisé ne peuvent pas organiser tous les types d'enseignements spécialisés, car ils requièrent tous des infrastructures ou du personnel particuliers. Dès lors, certains élèves présentant un handicap se retrouvent parfois à plusieurs dizaines de kilomètres de leur école, ce qui s'avère ingérable pour la plupart des parents. Le ramassage scolaire est donc gratuit.

Rien que chez nous, il y a 64 élèves qui n'ont pas encore de transport organisé

"D'habitude, c'est réglé en deux semaines"

Vous l'imaginez, la tâche n'est pas forcément simple, chaque été, pour adapter les circuits de ces ramassages scolaires aux besoins des nouveaux élèves, et en prenant en compte ceux qui s'en vont. "D'habitude, il faut environ deux semaines pour que tout roule. Ça se règle entre le 15 et 30 août, parfois ça déborde un peu sur septembre", nous dit l'école La Court'Echelle, à Andrimont (Verviers).

Certains parents sont pris en otage

"Mais là, on est encore loin du compte. Rien que chez nous, il y a 64 élèves qui n'ont pas encore de transport organisé", poursuit le directeur (nous l'avons appelé le 22 septembre).

Et le cas de cette école ne serait pas isolé. Lors d'une réunion entre directeurs de l'enseignement spécialisé, "il était question de 822 dossiers non résolus, dont environ 400 en région liégeoise". Soit des centaines d'enfants potentiellement privés d'école. "Certains parents sont pris en otage, des enfants ne sont pas scolarisés", quand des solutions alternatives ne sont pas trouvées.

Le directeur passe "4h par jour sur la route"

Parmi les solutions alternatives, si les parents ne peuvent pas conduire eux-mêmes leurs enfants à l'école, "on se retrousse les manches", dit le directeur, Karl Vangrunderbeek.

"Un ouvrier et moi, on prend chacun une camionnette et on roule. Environ deux heures le matin, et deux heures l'après-midi. Quatre heures par jour à conduire des enfants. Donc ça va, les classes ne sont pas vides. Mais ce n'est pas tenable". Début octobre, la situation n'avait pas beaucoup évolué. "Tous les après-midi, j'en ai pour trois heures, je deviens fous", nous a-t-il confié, excédé. 

Que dit le TEC ?

"Au niveau du TEC Liège, on a 6.000 demandes, 260 circuits desservant 300 écoles", nous a expliqué Carine Zanella, porte-parole. Elle nous rappelle la procédure: "Les parents font la demande via l'école pour avoir un transport scolaire. Le SPW statue si l'enfant a droit au transport. Si c'est positif, le SPW transmet au TEC, qui analyse la demande", poursuit-elle.

"A ce jour, 85% des demandes sont traitées sur les 2.360 qu'on comptait à la mi-août. Mais les demandes continuent d'arriver, par exemple on en a reçu 257 sur les 5 derniers jours". Toutes ces demandes "sont traitées au fur et à mesure" par "une équipe de 5 personnes".  

Il y a certes eu "une nouvelle personne dans l'équipe récemment", mais ça n'aurait pas impacté l'efficacité de la procédure. Bref, le TEC n'évoque pas de retard particulier cette année, malgré celui constaté par l'école verviétoise et d'autres écoles en Wallonie.

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