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Selon une représentante du syndicat libéral CGSLB/ACLVB, ce passage de certains magasins vers l’indépendance s’inscrit dans une opération d’économies. Elle précise que la chaîne accumule les dettes. Il serait question de 100 millions d’euros d’arriérés.
Brico aurait donc l’intention de céder dix magasins à des indépendants. Les quatre premiers devraient être franchisés d’ici février. Le personnel aurait l’opportunité de poursuivre dans ces magasins sous ce nouveau statut ou de rester au sein de la chaîne Brico. Des négociations doivent démarrer d’ici peu pour deux enseignes alors que le même scénario est à l’étude pour quatre autres commerces.
Interrogée, Elisabeth Lovecchio, permanente CNE, exprime son inquiétude : « Évidemment qu’il y a une crainte. Peu importent les raisons qui poussent la direction de Brico à franchiser, c’est la matérialisation du dumping social. La franchisation permet juste à Brico d’engendrer moins de frais puisque ce sera le franchisé qui prendra en charge l’ensemble des frais liés aux travailleurs. »
Une différence de commission paritaire
La syndicaliste ajoute : « Le fait que les commissions paritaires soient différentes fait qu’au sein même du commerce, pour un même travail, les conditions pour les travailleurs vont être différentes. En franchisant, les employeurs essaient de tirer les conditions de travail vers le bas. »
« Le seul point positif : il n’y a pas de licenciement en tant que tel. Mais ça va quand même occasionner des soucis pour les travailleurs. Être délocalisé alors que toute la vie familiale est organisée autour d’un lieu de travail nécessite une réorganisation complète », déplore également Elisabeth Lovecchio.
Ça reste une épée de Damoclès au-dessus d’eux
Selon elle, « La direction permet certes aux travailleurs qui voudraient rester dans la franchise de le faire, mais à ce jour, ça reste soumis aux conditions de la franchise, c’est-à-dire avec une commission paritaire qui garantit moins de droits aux travailleurs. »
La syndicaliste confie que « le sentiment des travailleurs est partagé entre soulagement de pouvoir conserver son emploi pour certains, et un certain choc tout de même pour ceux qui travaillent dans les magasins qui seront fermés à terme. Ça reste une épée de Damoclès au-dessus d’eux et ils se posent beaucoup de questions. »
Ce n’est pas une première
Des questions restent donc en suspens : quels magasins sont concernés ? Comment organiser une nouvelle vie autour d’un nouveau lieu de travail ? Comment le reste des magasins de la chaîne va-t-il absorber ces travailleurs délocalisés ? Elles seront abordées durant les négociations, qui ne font que commencer.
Le recours à la franchise n’est pas inédit chez Brico, plusieurs magasins opérant déjà sous ce statut.
La chaîne compte environ 150 magasins en Belgique, principalement des Brico, mais aussi des BricoCity en milieux urbains et des grands BricoPlanit. L’intention de franchiser concernerait tout le Benelux, selon la syndicaliste. Brico fait partie du groupe néerlandais Maxeda. Aux Pays-Bas, l’entreprise est présente via la chaîne Praxis.
















