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« C’est toute ma vie et d’ailleurs on ne sait faire que ça », confie Laurent Paque, boulanger depuis 38 ans. Il y a 14 ans, il a repris la boulangerie Maréchal à Liège, une institution dans le quartier. Mais dans quelques jours, l’atelier ne tournera plus car le boulanger est contraint de fermer boutique. « Cela me fend le cœur. C’est ma passion. J’ai donné énormément de temps, d’heures. Mais à un moment donné, je coince. Je n’ai plus les personnes pour travailler », regrette Laurent.
Le boulanger éprouve des difficultés à recruter du personnel. Il lui faudrait cinq personnes pour faire tourner l’atelier. Ils ne sont plus que deux aujourd’hui. « J’ai eu un apprenti, cela s’est très bien passé. Il a très bien évolué, mais il s’est vite rendu compte que c’était dur. Cela s’est donc éteint tout doucement ».
Le contexte économique n’est pas propice
La filière de la boulangerie est dans la liste officielle des métiers en pénurie en Wallonie et à Bruxelles. En 2024, 150 postes vacants ont été recensés. Pour Albert Denoncin, président de la confédération belge de la boulangerie, il y a d’autres explications derrière ces fermetures : « Le contexte économique n’est pas propice avec toutes les règles qui nous sont imposées, toutes les matières premières sont à la hausse ».
Depuis 2021, près de 9 % des boulangeries artisanales et industrielles ferment chaque année en Belgique. L’an dernier, 392 boulangeries ont fermé sur les 4.384 établissements du pays. Et les chiffres partiels de cette année confirment cette tendance.















