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Sur fond des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro, la Banque centrale européenne a annoncé une nouvelle baisse de son taux d'intérêt. Réduit d'un quart de point, son principal taux directeur atteint désormais 2,25 %.
EN DEUX MOTS :
- La BCE abaisse son taux directeur pour la 7e fois depuis juin 2024, visant à stimuler l'économie face à un contexte international tendu.
- Les prêts deviennent plus attractifs, mais les épargnants belges voient leur rémunération chuter avec la baisse des taux d'intérêt.
- Face à l'incertitude liée à la guerre commerciale américaine, d'autres baisses de taux ne sont pas exclues dans les mois à venir.
La Banque centrale européenne (BCE) poursuit ses efforts pour réduire ses taux d'intérêt. Depuis juin 2024, il s'agit d'ailleurs de la septième baisse consécutive de son taux de dépôt, qui fait référence sur le marché financier et que les banques perçoivent pour les fonds qu'elles y déposent. Abaissé de 25 points de base, ce taux atteint désormais 2,25%, un niveau qui n'est plus jugé pénalisant pour l'économie, selon l'institution présidée par Christine Lagarde.
Rappelons que l'objectif de la BCE est d'atteindre un taux d'inflation de 2 %.
Quel impact pour les consommateurs belges ?
La nouvelle baisse des taux d’intérêt de la BCE a un impact indirect sur les consommateurs : à la fois positif et négatif. Du fait qu'elles perçoivent un intérêt plus faible sur les fonds qu'elles déposent auprès de la Banque centrale européenne, les banques ont plus intérêt à prêter davantage aux consommateurs, plutôt que de stocker leur argent. En procédant ainsi, la BCE souhaite stimuler l'économie.
De ce fait, les crédits immobiliers ou à la consommation vont devenir - dans une certaine mesure - plus intéressants pour les consommateurs et entreprises belges. Les banques vont sans aucun doute baisser leur propre taux d'emprunt, comme l'expliquait déjà en juin le média Business AM.
A contrario, la rémunération de l’épargne va diminuer. Les Belges gagneront moins d'argent grâce leurs comptes épargnes. Parce que les banques gagnent moins lorsqu'elles stockent des fonds auprès de la BCE, elles se montrent moins généreuses envers leurs clients. Et les conséquences de cette septième baisse se font déjà ressentir puisque plusieurs banques ont déjà annoncé des baisses de leurs taux d'intérêt pour leurs comptes épargne.
La guerre commerciale américaine en fond
Si le ralentissement constant de l'inflation n'est pas étranger à cette décision de la BCE, l'annonce de surtaxes "réciproques" début avril par Donald Trump a très certainement pesé dans la balance. La guerre douanière qu'a lancée le président américain fait peser un voile d'incertitude sur l'économie de la zone euro, notamment sur le potentiel de sa croissance.
Les perspectives économiques pour la zone euro "se sont détériorées du fait de l'intensification des tensions commerciales", malgré "une certaine résilience face aux chocs mondiaux", souligne le communiqué de la BCE.
Ces tensions et le caractère imprévisible des décisions de Donald Trump pourraient avoir de "sévères conséquences négatives", a averti mercredi la directrice de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.
De nouvelles baisses à prévoir
Dans ce contexte incertain, l'institution se garde d'anticiper ses prochaines décisions : elle va continuer à s'appuyer sur les "données" pour "déterminer, réunion par réunion", l'orientation de la politique monétaire.
Si le ralentissement du commerce mondial se confirme, les observateurs parient sur d'autres baisses de taux à suivre, certains allant jusqu'à envisager un taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.
