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Il est d’ores et déjà surnommé « le contrat ferroviaire du siècle ». 600 nouvelles rames et potentiellement jusqu’à plus de 3 milliards d’euros de budget. La SNCB a confirmé mercredi le choix du constructeur espagnol CAF pour la fourniture de ces rames. Mais alors, que peut réellement en tirer notre pays ? Le ministre fédéral de la Mobilité, en charge du dossier, se montre un peu plus prudent aujourd’hui. « Ce n’est pas mon boulot, dit Jean-Luc Crucke (Les engagés). C’est le boulot de l’industrie qui a été choisie et du management de voir de quelle manière on peut le mieux développer l’emploi et l’expertise qu’on connaît en Belgique dans ce domaine-là ».
Pas de certitude donc, l’heure est encore aux négociations entre le constructeur et la SNCB. Et pour l’économiste Bruno Colmant, les potentielles retombées économiques chez nous sont loin d’être garanties. « On parle d’un marché de plus de 3 milliards d’euros, ce qui est gigantesque, ça représente quasiment un demi-pourcent du produit intérieur brut, donc ça veut dire qu’à moyen terme, certainement, il y aura moins d’emplois qui vont être créés en Belgique et ces emplois vont être créés en Espagne ».
L’une des options serait de produire ou d’assembler certaines pièces chez nous. C’est le cas pour la STIB. Les métros de la société de transport bruxelloise sont fabriqués par le constructeur espagnol CAF. Ils sont ensuite assemblés en Belgique. Dans son offre pour la SNCB, CAF s’est encore une fois engagé à travailler avec un partenaire belge. Mais là encore, ce n’est pas si simple. « Je crois qu’il y aura très peu de retombées économiques, puisqu’en fait, ça va disqualifier un producteur belge, martèle Bruno Colmant. Et même si le producteur espagnol met en œuvre quelques fabrications en Belgique, ça ne va jamais compenser la perte pour le marché belge de l’emploi de tous ceux qui vont être détruits par le choix qu’a fait la SNCB ».
Tout dépendra des clauses exactes du contrat. Pour l’instant, l’espagnol CAF est considéré comme soumissionnaire préférentiel. Des recours peuvent encore être introduits avant l’attribution définitive du contrat.


















