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Depuis janvier, la Belgique enregistre en moyenne 4 070 trains supprimés chaque mois. Un niveau inédit qui pourrait faire de 2025 une année record.
Chaque jour, la SNCB transporte environ 900 000 navetteurs à travers le pays. Mais leurs trajets n’offrent pas tous la même expérience : entre retards, suppressions et voyages sans encombre, les témoignages se multiplient.
« Tous les trains se supprimaient sur le moment même », raconte une navetteuse excédée. Un autre usager explique avoir déjà dû prendre un taxi pour rentrer chez lui à cause d’une annulation totale du service. D'autres, en revanche, affirment ne pas rencontrer de problème majeur : « Je n'ai jamais d'annulation », déclare un navetteur, tandis qu’un autre nuance : « Ça arrive qu’il y ait du retard. Mais des trains supprimés, c'est quand même assez rare ».
Une tendance inquiétante
Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En moyenne, 4 070 trains ont été annulés chaque mois durant le premier semestre 2025. Un niveau supérieur à celui observé sur l’ensemble de l’année 2023, avec un pic enregistré en février : plus de 5 000 trains supprimés en un seul mois. Il faut remonter à 2022 pour retrouver de tels volumes.
Et encore, ces statistiques ne prennent pas en compte les jours de grève, qui peuvent pourtant entraîner l’annulation de centaines de trains supplémentaires.
Un réseau fragile
Plusieurs facteurs expliquent ces suppressions. Parmi eux : des incidents sur les voies tels que des heurts de personnes, des vols de câbles, ou encore la présence de piétons sur les rails. Mais le cœur du problème réside aussi dans la structure même du réseau ferroviaire belge.
Vincent Bayer, porte-parole de la SNCB, l’explique ainsi : « C'est le manque de robustesse du réseau ferroviaire. Il y a parfois, dans certains endroits, une seule voie qui est disponible. Et quand un train est supprimé, il est difficile de faire en sorte que les retards de conséquence soient résorbés justement parce qu'il n'y a pas de voie ».
La SNCB pas toujours responsable
Il est à noter que dans 58 % des cas, la responsabilité de ces annulations n’incombe pas directement à la SNCB. Cela souligne la complexité de la situation, où l’opérateur ferroviaire se retrouve souvent tributaire d’un réseau surchargé et d’aléas difficilement maîtrisables.
Alors que 2025 n’en est qu’à sa moitié, les prochains mois seront décisifs pour enrayer cette spirale et redonner confiance aux centaines de milliers de navetteurs qui dépendent chaque jour du rail.

















