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Trump menace l’Europe de nouvelles taxes douanières : les conséquences sur l’économie belge pourraient être désastreuses, quelle est la stratégie de riposte ?

Par RTL info avec Laura Van Lerberghe et Amandine Payen
L’annonce par Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits européens, prévus pour le 1er août, fait réagir à Bruxelles comme dans le reste de l’Union. L’industrie belge redoute des conséquences majeures sur ses exportations.

Les exportateurs européens seront-ils bientôt confrontés à une taxe de 30 % pour vendre leurs produits aux États-Unis ? C’est la dernière mesure annoncée par Donald Trump, avec une entrée en vigueur fixée au 1er août. Une perspective qui suscite une vive inquiétude en Belgique.

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), explique : « J’ai eu pas mal de coups de fil d’entrepreneurs qui me disent ‘mais qu’est-ce qui va se passer ? 30 % c’est considérable, ça va impacter directement notre business, que ce soit dans la chimie, que ce soit dans la technologie, la construction de machines, l’alimentation et autres’. Et donc oui, il y a un sentiment d’inquiétude. »

Du côté d’Agoria, la fédération de l’industrie technologique, le ton est plus mesuré, même si la prudence reste de mise. « Nous sommes bien évidemment inquiets, mais ce n’est pas la première fois qu’on a vu ces menaces », explique Kevin Verbelen, expert du commerce international. « Ça change chaque semaine, ça change chaque mois. Et donc, nous espérons que ceci est une nouvelle menace, simplement pour négocier quelque chose avant le 1er août. »

Un impact économique potentiellement massif

Selon l’organisation patronale flamande VOKA, les conséquences pour l’économie belge pourraient dépasser les 10 milliards d’euros. L’industrie manufacturière, mais aussi les secteurs de la chimie, de l’alimentation ou des technologies, seraient particulièrement exposés.

Face à cette menace, plusieurs pistes sont envisagées au niveau européen.

La première option reste celle du dialogue. « Les négociations doivent se poursuivre intensément jusqu’au 1er août », a déclaré Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères. L’Union européenne espère ainsi éviter un affrontement frontal en trouvant un terrain d’entente avec Washington.

Londres pourrait servir de modèle. En mai dernier, le Royaume-Uni a obtenu un compromis avec les États-Unis : les surtaxes américaines ont été maintenues à 10 % sur la plupart des produits britanniques, en échange d’une ouverture du marché britannique à certains produits agricoles américains, et de concessions dans le secteur de l’acier.

Une liste de contre-mesures déjà prête

Mais l’Europe n’entend pas rester passive. Une liste de produits américains susceptibles d’être surtaxés à hauteur de 21 milliards d’euros a déjà été préparée en cas d’échec des négociations.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dimanche la prolongation de la suspension des contre-mesures européennes en réponse aux taxes américaines sur l’acier et l’aluminium. Cette suspension, qui devait expirer dans la nuit de lundi à mardi, est maintenue jusqu’au début du mois d’août pour laisser une chance à la diplomatie.

« Les États-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s’il y a une solution négociée, c’est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu’au début du mois d’août », a-t-elle expliqué. Et de préciser : « En même temps, nous continuerons de préparer des contre-mesures afin d’être pleinement prêts. »

La présidente a rappelé que l’Union européenne privilégiait le dialogue : « Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas, et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août. »

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