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C’est une histoire qu’il n’oubliera jamais. Le 3 juillet dernier, cet Anversois se balade sur les réseaux sociaux et découvre sa propre photo sur la liste des personnes les plus recherchées par la police. Sous l’image, un nom qui n’est pas le sien et une mention glaçante : proxénète de mineur.
« Ce n’était pas possible. J’étais sous le choc, vraiment complètement sous le choc », confie Sutkija Dautaj. « Alors je me suis dit ‘je vais montrer ça à ma copine’, raconte-t-il. Je me demandais si c’est vraiment moi. J’étais tellement effrayé. Elle a pris mon téléphone et m’a dit ‘mais oui c’est toi’. Alors je suis tout de suite allé au commissariat de Deurne. Je voulais me défendre, leur dire ce n’est pas moi. »

Que s’est-il exactement passé ? À gauche de sa photo, Jeton Beghezi, ex-petit ami de sa sœur. 10 ans plus tôt, ce dernier est interpellé sans papier. Pour échapper à la justice, il change son identité contre celle de son beau-frère. Arrivé au commissariat, la police ne le croit pas. « Je leur ai dit ‘s’il vous plaît, pouvez-vous corriger ça ? Non, vous devez venir avec nous’. Je suis resté 5 ou 6 heures en détention, puis ils m’ont mis en prison. »
C’était insupportable. J’étais enfermé avec un violeur.
Il se retrouve alors enfermé avec un homme soupçonné de viol. Et un conseil : ne pas sortir. En prison, les proxénètes de mineurs sont des proies faciles. « Ces 7 jours ont été un véritable enfer pour moi. C’était insupportable. J’étais enfermé avec un violeur. Les premiers jours, je n’ai pas fermé l’œil. Je restais éveillé jusqu’à 5 ou 6 heures du matin. Et quand la lumière apparaissait, je me sentais apaisé. »
Des tests ADN et plusieurs autres examens confirment finalement la vérité. Une usurpation d’identité a bien eu lieu. Le 10 juillet, il retrouve sa liberté.
« Ce n’était pas encore tout à fait terminé. J’étais sorti de prison, mais mon visage figurait toujours sur la liste des personnes les plus recherchées. Je n’osais plus sortir, car les gens pouvaient me reconnaître et dire, hé, toi, tu es le gars de la liste des plus recherchés, ou même me retenir. Alors, pour ma propre sécurité, j’ai décidé de rester enfermé. »
Depuis, sa photo a été retirée, mais cette affaire l’a traumatisé. Aujourd’hui, il prépare une riposte juridique afin de faire réparer cette injustice.



















