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Un jeune de 14 ans soupçonné d'un projet d'attentat dans une mosquée à Bruxelles: le conseil musulman "profondément inquiet"

Un jeune soupçonné d’avoir planifié un attentat contre une mosquée a été arrêté jeudi à Bruxelles. L’adolescent de 14 ans, sympathisant d’extrême droite, avait en sa possession des armes. Il a été placé en centre fermé pour mineurs.

L’arrestation a eu lieu jeudi à Bruxelles, suite à des informations confidentielles transmises aux autorités. L’adolescent projetait de commettre un attentat terroriste ce vendredi 24 janvier, jour de prière, selon le parquet.

Une perquisition menée à l’aube au domicile du jeune suspect a permis de saisir des armes, notamment des couteaux (à steak et du style "Opinel) et des compas, ainsi que du matériel informatique. Le suspect, originaire d’Ukraine, prévoyait de viser la mosquée Annajah à Molenbeek, selon nos confrères de Sudinfo (une information confirmée à RTL info par une source proche de l'enquête). L’instruction ouverte pour préparation d’un attentat terroriste a conduit à son placement en IPPJ, un centre fermé pour mineurs.

La réaction du Conseil musulman de Belgique

Après cette arrestation, le Conseil musulman de Belgique (CMB) a exprimé "sa profonde inquiétude" face à la radicalisation des mineurs, toutes idéologies confondues. "Cet incident met en lumière d’une manière tragique la menace de radicalisation parmi les mineurs d’âge", a déclaré Esma Uçan, présidente du CMB. Elle a appelé à une mobilisation collective : "Le fait qu’un mineur puisse fomenter de tels projets montre combien les jeunes sont vulnérables aux influences extrémistes. Il est urgent de s’attaquer ensemble à ce problème."

Le CMB plaide pour une coopération renforcée entre les écoles, les autorités et les communautés religieuses, mais aussi pour une attention accrue à la radicalisation en ligne. Selon l’organe représentatif du culte islamique, les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’accélération de ces phénomènes. Le Conseil a également réitéré l’importance de garantir la sécurité des institutions religieuses en Belgique. Enfin, il a encouragé la population à rester vigilante et à signaler rapidement tout signe de radicalisation chez les jeunes.

Une menace en forte augmentation chez les mineurs

Lors de son intervention au Parlement, le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, a qualifié cette affaire de révélatrice. Il a pointé du doigt le rôle des réseaux sociaux dans la radicalisation rapide des jeunes : "Le processus de radicalisation de ces jeunes se développe beaucoup plus rapidement que par le passé." La Sûreté de l’État a confirmé cette tendance inquiétante. Dans son rapport publié en janvier, elle estime qu’un tiers des individus impliqués dans des dossiers de terrorisme entre 2022 et 2024 étaient mineurs. Cette proportion reflète l’impact croissant des plateformes en ligne dans le développement de ces idéologies violentes.

Selon les derniers chiffres de l’Ocam, environ 600 individus sont fichés comme extrémistes en Belgique, dont une majorité liée à la mouvance jihadiste. Cependant, une soixantaine d’entre eux sont surveillés pour leurs liens avec l’extrême droite, sans distinction entre majeurs et mineurs.

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