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"C'était surréaliste": Mohamed Abrini se confie sur la préparation des 130 kilos d'explosifs utilisés lors des attentats de Bruxelles

L'audition des accusés a repris ce mardi matin au procès des attentats de Bruxelles. Les accusés ont été interrogés ensemble sur ce qui s'est passé avant le 22 mars 2016, sur les préparatifs des attentats.

Ce mardi, les accusés au procès des attentats de Bruxelles ont répondu aux questions de la présidente de la Cour concernant les préparatifs qui ont eu lieu avant la fusillade de la rue du Dries, l'une des planques des accusés. "Les questions portaient notamment sur les armes retrouvées, sur les testaments rédigés, sur la conception et la préparation des 130 kilos de TATP (NDLR: une forme de peroxyde d'acétone, l'explosif des attentats)", explique Laura Van Lerberghe, notre journaliste sur place.

Mohamed Abrini, l'un des accusés, affirme ne pas avoir pris part à la conception de ces bombes. Il dit simplement qu'il y avait une odeur insupportable dans la cuisine. "C'était surréaliste, Osama Krayem et moi, on jouait à la playstation ou on regardait la télé. Et à côté, ça préparait des explosifs et des choses très graves", a-t-il expliqué à la présidente de la cour. 

De son côté, Salah Abdeslam, également présent dans l'appartement, nie aussi son implication. Il dit simplement qu'il souhaitait rentrer en Syrie.

Des "gages" de loyauté

Au cours de l'interrogatoire, Salah Abdeslam a affirmé que la lettre intitulée "Abou Abderrahman", comme son nom de guerre, et dans laquelle l'homme écrit vouloir "finir le travail" en Europe, avait été rédigée un mois et demi après les attentats de Paris pour "donner des gages" de sa loyauté. "Ce ne sont que des paroles. Entre les paroles et le passage à l'acte, il y a une marge", a expliqué celui qui devait se faire exploser à Paris le 13 novembre 2015. "Quand je suis revenu de Paris et que j'ai expliqué que ma ceinture était défectueuse, ils ont eu des doutes et m'ont demandé des gages. Je ne dirai pas qui me l'a demandé, mais ils ne sont plus de ce monde."

Il continue: "Moi, je voulais retourner en Syrie, mais on m'a dit que c'était trop dangereux car j'étais l'ennemi public numéro 1 et que je risquais de me faire arrêter. Ils ne voulaient pas prendre le risque que je balance si je me faisais arrêter. Ils n'ont pas voulu non plus me laisser sortir pour que j'aille voir ma famille. On m'a demandé si j'étais prêt à faire une opération tout seul si on me confiait une kalachnikov, par exemple. J'ai catégoriquement refusé. Là, on m'a dit qu'on allait me trouver un chemin vers la Syrie car je n'avais 'rien à faire ici'", a affirmé l'accusé, précisant qu'il attendait dans la planque de la rue du Dries qu'une telle route s'ouvre. "Vous savez, il n'y a pas beaucoup d'alternatives quand on est embarqué dans ce genre de situation. Soit on meurt en martyr, soit on retourne en Syrie. Moi, je voulais aller en Syrie", a-t-il conclu.

"Je me défends par principe"

Pour appuyer ses dires, Salah Abdeslam a tenu à préciser: "Peu importe que je prenne la responsabilité de ces événements, cela ne change rien à ma situation. Si je me défends, c'est uniquement par principe."

Son avocat, Maître Bouchat, est allé dans le même sens quand il s'est adressé aux journalistes: "Il restera en prison jusqu'à la fin de ses jours. Il est là pour se défendre, comme il dit 'par principe', il n'a rien à perdre. S'il disait 'je suis l'organisateur des attentats de Bruxelles', de toute façon, ça ne changerait rien à sa situation."

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