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Il faut remonter à l’an 270, dans le sud de l’empire romain d’Orient, plus précisément à Myre en Turquie : c’est là que Nicolas devient évêque, et qu’il bénéficie d’une grande popularité.
« Il était généreux, déjà parce qu’il était orphelin très jeune, il avait hérité de ses parents d’une grosse fortune », raconte Gérard Crouzier, Guide de la basilique Saint-Nicolas. « Et il a fait don de sa fortune à tous les nécessiteux qu’il avait autour de lui », poursuit Denis Bourquin, Président Association Connaissance et renaissance de la basilique.
L’évêque décède à Myre un 6 décembre, mais lorsque cette partie d’Asie Mineure devient terre d’islam des marins italiens transfèrent la dépouille de l’évêque, en terre chrétienne à Bari en Italie, en l’an 1087.
Une phalange volée
Quelques années plus tard, un chevalier français Aubert de Varangéville, de passage en Italie dérobe une phalange de saint Nicolas. « Un chevalier lorrain qui était en pèlerinage à Bari lui a volé cette relique pour la rapporter ici en Lorraine. C’est ce que l’on appelle un pieux larcin », raconte Gérard Crouzier.
À Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy, la relique est d’abord exposée dans une chapelle, mais l’engouement est tel qu’une basilique est construite afin d’abriter le précieux objet placé sous protection depuis plus de 900 ans.
Il s’agit d’un trésor. La phalange de Saint-Nicolas ramenée d’Italie est dissimulée dans un bras reliquaire. « Amener des reliques d’un saint dans une ville, dans une église, ça attirait énormément de pèlerins, parce qu’ils pensaient qu’il allait y avoir des miracles, explique Denis Bourquin. Et il suffisait qu’il y ait un petit miracle qui se produise pour que, tout de suite, la notoriété de l’église ou de la relique s’amplifie. »
On a perdu sa trace, donc il a fallu la remplacer pour qu’il y ait toujours le culte de Saint-Nicolas
Mais à y regarder de plus près, ce fragment d’os ne provient pas d’une phalange, mais vraisemblablement d’un bras de l’évêque. « La véritable relique de saint Nicolas de la Phalange a disparu en 1597, raconte Gérard Crouzier. On a perdu sa trace, donc il a fallu la remplacer pour qu’il y ait toujours le culte de Saint-Nicolas. Elle a été remplacée par un éclat d’os qui a été prélevé sur le corps de Saint-Nicolas à Bari ».
Les Pèlerins affluent, notamment des pays Bas, du Luxembourg, de Belgique et ce n’est peut-être pas un hasard. « On sait qu’en Belgique et en Hollande, quelqu’un qui avait commis un délit devait payer une amende et souvent il devait aussi faire un pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port, explique Denis Bourquin. Parce que Saint-Nicolas-de-Port, à cette époque, au XIVᵉ, XVᵉ, XVIᵉ siècle, était un des centres les plus importants de pèlerinage dans l’est de l’Europe ».
Saint-Nicolas, patron des écoliers ?
Mais alors pourquoi Saint-Nicolas est-il devenu le patron des écoliers ? La légende la plus célèbre raconte le sort de trois enfants égarés, affamés et recueillis par un boucher. « Le boucher a pris son grand couteau et les trois petits enfants, il les a coupés en petits morceaux », raconte à des enfants Yves Deplasse, conteur.
« Sept ans plus tard, Saint-Nicolas passe par là sur son âne. À la fin, Saint-Nicolas vient pour sauver les enfants. Et c’est depuis ce moment-là que Saint-Nicolas est devenu le protecteur des enfants. »
















