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Les mineurs impliqués dans le trafic de stupéfiants sont de plus en plus nombreux. Que faut-il faire pour arrêter cela? Faut-il punir ces jeunes plus sévèrement? Nous avons posé ces questions à Solaÿman Laqdim, délégué général aux droits de l'enfant. Il était notre invité dans le bel RTL Matin.
"La proportion des moins de 12 ans explose. On a même des enfants de 9 ans", avance Solaÿman Laqdim à propos des enfants seuls sur le territoire belge. Ce qu'on appelle les mineurs non accompagnés. Pour lui, ce sont ces enfants qui se retrouvent parfois "guetteurs" ou qui doivent aider les narcotrafiquants.
Il explique: "Il y a une partie de ces jeunes qui sont pris en charge par le système. Malheureusement, ces réponses sont déjà largement insuffisantes parce qu'on répond à peine à leurs besoins basiques, c'est-à-dire un logement, de quoi manger et de quoi boire. Et puis, on a une grande partie qui sont dans l'errance. Ceux-là sont soit exploités dans la sphère du travail, soit ils sont exploités dans la sphère sexuelle, soit ils sont exploités par des réseaux criminels et en particulier dans le trafic de drogue."
Les centres de détention, "pas une solution"
Quand ces jeunes sont identifiés, il n'y a pas grand-chose à faire selon notre interlocuteur: "Soit on les prend parce que la réponse n'est pas une réponse sécuritaire, la réponse est une réponse sociale. Ça veut dire qu'il faut d'abord offrir du logement, il faut d'abord offrir de quoi manger à ces jeunes, les mettre en sécurité et les accompagner. Or, aujourd'hui, il n'y a rien qui est fait à ce niveau-là et on parle de plusieurs milliers de jeunes."
Selon Solaÿman Laqdim, les centres fermés ne sont pas une bonne solution: "On a au niveau du système de protection de la jeunesse, ce qu'on appelle des institutions publiques de protection de la jeunesse. Généralement, il y a un travail éducatif qui est fait et il y a un projet à la sortie, mais c'est très difficile d'avoir un projet à la sortie avec des jeunes où il n'y a pas de situation administrative, où il n'y a pas de parent, où il n'y a pas de projet potentiel."
Et aux personnes qui disent que la société est trop laxiste, le spécialiste répond: "Ils se trompent. Il faut savoir que la justice des mineurs est beaucoup plus réactive que la justice des majeurs. Elle n'est pas plus répressive, mais elle réagit beaucoup plus vite."