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Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné mercredi Michael F. à cinq ans de prison pour viols à l'encontre de deux femmes, ainsi que coups et blessures et harcèlement sur son ancienne conjointe. L'homme, qui a été avocat, a également été reconnu coupable de faux en informatique, de hacking externe et de port de faux nom.
Michael F. devait répondre de préventions à l'encontre de trois victimes : son ex-compagne avec laquelle il a eu un enfant et dont la relation a duré de 2016 à 2020, ainsi que deux autres jeunes femmes, qui étaient à l'époque des faits étudiantes de l'UCLouvain.
Michael F. a enseigné à l'université, en tant qu'externe dans le cadre d'un certificat interuniversitaire. L'une des jeunes femmes, qui s'est portée partie civile, suivait cette formation.
Concernant l'ex-compagne du prévenu, le tribunal a jugé établi les coups et blessures ainsi que le harcèlement, des préventions pour lesquelles Michael F. était en aveux. Le tribunal l'a néanmoins acquitté au bénéfice du doute pour un viol.
Il a cependant été reconnu coupable d'avoir violé l'une des étudiantes, qui ne s'est pas portée civile jugeant trop lourd le poids d'un procès, et de lui avoir infligé des traitements inhumains et dégradants. Le tribunal a ainsi jugé établi que la victime n'avait pas consenti, à deux reprises, à une pénétration anale. L'homme avait également uriné dans la bouche de la victime, ce qui constitue aussi un viol. Il a été acquitté d'une autre prévention de viol.
Une fausse identité
Un viol a également été jugé établi pour la seconde victime, qui suivait le certificat interuniversitaire dans lequel intervenait le prévenu. À son encontre, des préventions de faux en informatique, de hacking externe et de port de faux nom ont également été retenues, pour lesquelles le prévenu était en aveux. Il avait subtilisé le téléphone de la victime et avait échangé des messages en se faisant passer pour elle.
Le ministère public avait requis huit ans d'emprisonnement tandis que la défense plaidait pour l'irrecevabilité des poursuites, pour non respect des droits du prévenu et de la défense, ainsi que du droit à un procès équitable. Un argumentaire qu'a balayé le tribunal correctionnel. La défense avait également sollicité, à titre conservatoire, la suspension du prononcé, une peine qui serait "inadéquate" dans ce dossier, a estimé le tribunal correctionnel, et donnerait un "sentiment d'impunité".
Cinq ans de prison ferme
Mettant en exergue l'absence de prise de conscience de la part du prévenu quant aux faits reprochés, le tribunal a estimé que seule une peine d'emprisonnement était opportune dans cette affaire. Le tribunal a prononcé une peine de cinq ans de prison ferme ainsi qu'une déchéance des droits civiques pour dix ans. Le trentenaire devra également s'acquitter d'une somme provisionnelle de 5.000 euros en faveur de son ancienne conjointe et de 8.255 euros envers l'étudiante.
Le ministère public a requis son arrestation immédiate, une requête à laquelle le tribunal n'a pas accédé.
Alors que le tribunal délibérait sur la demande du parquet, le prévenu a fait un malaise et a dû être évacué en ambulance.



















