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L’ancien commissaire européen et ministre MR est dans le viseur de la justice depuis fin 2024. Il est soupçonné d’avoir blanchi de l’argent en achetant des billets de loterie, pour un montant total de 200.000 euros sur cinq ans. Selon l’enquête, ces achats auraient été effectués en partie en cash. Les gains étaient ensuite transférés sur son compte bancaire. La Loterie nationale, qui avait détecté ces pratiques suspectes, avait signalé les faits aux autorités en 2022. Par ailleurs, ING Belgique fait également l’objet d’une enquête de la Banque nationale pour avoir tardé à signaler les dépôts en liquide de Didier Reynders, qui totalisent près de 700.000 euros entre 2008 et 2018.
Qu’est-ce que le blanchiment ?
Dominique Demoulin, experte judiciaire de RTL info, rappelle que « le blanchiment, ça consiste à recycler, à nettoyer en quelque sorte de l’argent sale ».
Cet argent peut provenir du trafic de drogue, du trafic d’armes ou de la fraude fiscale grave. « Ça implique que les personnes incriminées connaissent l’origine illicite de l’argent et qu’elles agissent pour le rendre propre et pour le réintroduire ultérieurement dans l’économie légale », explique-t-elle.
Une origine privée non démontrée
Lors de sa seule communication depuis le début de l’affaire, Didier Reynders avait affirmé que l’argent provenait de fonds privés liés à la vente d’antiquités ou d’œuvres d’art. Mais selon Dominique Demoulin, « visiblement, cette origine privée, il n’a pas pu la démontrer suffisamment ou en tout cas, il n’a pas réussi à convaincre le juge d’instruction ». L’experte judiciaire insiste toutefois sur le fait qu’à ce stade, Didier Reynders reste présumé innocent et que l’inculpation ne rime pas toujours avec condamnation.
Accès au dossier d’instruction
L’inculpation permet désormais à Didier Reynders d’accéder au dossier des enquêteurs. Dans un premier temps, il avait été entendu sans être inculpé. Selon nos informations, il avait ensuite demandé par le biais de ses avocats à être réentendu par les policiers, ce qui ne lui a pas été accordé jusqu’au 16 octobre, « peut-être pour permettre justement aux enquêteurs de travailler dans le secret », indique Dominique Demoulin. Désormais, l’ancien ministre a accès à son dossier d’instruction et « il verra par exemple qui sont les personnes qui ont été entendues dans le cadre de ce dossier jusqu’à présent ».


















