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"Mon avenir, ma réinsertion, c'est en Belgique. Me renvoyer en France, c'est la mort", a affirmé Salah Abdeslam devant le tribunal civil de Bruxelles siégeant en référé. Les avocats de celui qui a été reconnu coupable d'assassinats et tentatives d'assassinat dans le cadre du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles entendent permettre à leur client de purger sa peine en Belgique sous prétexte que sa détention en France l'exposerait à des traitements inhumains.
"On m'a déshabillé, menotté"
Invité à s'exprimer en fin d'audience, Salah Abdeslam a tenu à livrer son expérience dans la prison française de Fleury-Merogis. "Imaginez-vous enfermé dans une cellule de 9 m2 avec dans la tête l'idée de ne plus jamais en sortir. Vivre avec ça tous les jours, c'est insupportable! C'est pour ça qu'on vous a sollicitée, madame la présidente", a raconté le trentenaire français. "On m'a regardé 24h/24 durant six ans, on m'a déshabillé, menotté. Je me souviens de cette fois où un surveillant m'a sauté sur la tête avec ses chaussures de sécu... Depuis que j'ai été médiatisé, c'est un enfer pour moi: 'on peut faire ce qu'on veut, c'est Abdeslam'."
"Je n'ai vu mon père que cinq fois. Ma famille a dépensé toutes ses économies pour venir me voir et, si on me renvoie là-bas, ils ne pourront plus venir", a terminé Salah Abdeslam. "Pour moi, la vie est un cauchemar ici ou là-bas. Mais ici sera plus vivable."
L'ordonnance concernant le retour éventuel en France de l'homme sera rendu endéans un mois.