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Qu’est-ce que le « Go fast », cette technique dangereuse utilisée par les criminels en voiture ? « C’est organisé en toute dernière minute »

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Xavier Preyat
Une course-poursuite a coûté la vie à un policier belge la nuit dernière, en France. Ce drame est survenu lors de ce qu’on appelle un « go fast » : une technique très dangereuse utilisée par les organisations criminelles.

La réalité d’un go-fast, c’est cela : des bolides dont l’un d’entre eux est chargé de stupéfiants et qui roulent à 200 km à l’heure. Ce sont tout simplement des convois de plusieurs voitures prêts à entamer des courses-poursuites avec la police.

Des techniques dangereuses qui se terminent parfois mal, comme lors de certains cas où des dealers doivent abandonner leur marchandise. Ces chauffeurs font partie d’équipes bien spécifiques dans l’organisation criminelle.

« Généralement, les narcotrafiquants délimitent très bien leur tâche. La personne qui vend les marchandises ne va pas la transporter. Ici, on a recours à des petites mains qui acceptent de faire ces trajets et de prendre ces risques au volant de véhicules avec des gros cylindrés pour transporter la marchandise », note Mevlut Turk, avocat pénaliste au barreau de Charleroi.

Il y a d’abord la voiture de tête suivie d’un bolide qui contient les stupéfiants et un véhicule de fermeture. Tous sont en communication téléphonique et séparés de quelques kilomètres. En cas de présence policière à l’avant, le premier chauffeur prévient les autres et empêche l’interception des stupéfiants. Si les autorités se manifestent à l’arrière, c’est le dernier bolide qui empêche la suite de la poursuite.

Les Go Fast se sont développés dans les années 2000, poussés par l’augmentation du trafic de stupéfiants et en parallèle de la répression policière. Mais pourquoi aller aussi vite avec le risque de se faire repérer ? Ces transports sont organisés dans un court laps de temps et doivent se dérouler très rapidement.

« Par conséquent, lorsque c’est organisé à la dernière minute, on organise ça 2-3 heures avant et tout se passe sur 4-5 heures de temps maximum. Même s’il y a une fuite, même s’il y a quelque chose qui a fuité, les policiers ne peuvent jamais mettre en place une opération pour intercepter les suspects », indique Hamid El Abouti, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles.

Face au phénomène des Go Fast, les autorités ont développé de manière transfrontalière des accords de collaboration et de partage d’informations. Généralement, lorsqu’ils sont repérés par la police, ils sont interceptés de manière coordonnée à l’endroit de la livraison.

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